C’est l’une des résolutions du Conseil des ministres du jeudi 05 novembre 2020. Les conventions ferroviaire et portuaire pour l’évacuation du mènerai de fer des fameux blocs I et II de Simandou sont validées par le gouvernement en faveur du consortium Winning. Guinee114.Com vous propose ci-dessous l’exposé fait par le ministre des Mines devant ses collègues et les remarques et suggestions du conseil qui a fini par autorisés la signature desdites conventions par les trois ministres concernés.
Extrait du compte-rendu: Le Ministre des Mines et de la Géologie a fait une communication relative aux conventions ferroviaire et portuaire pour l’évacuation du minerai de fer des blocs I et II de Simandou par Winning consortium Simandou.
Il a rappelé que la Convention de base du projet d’exploitation du gisement des blocs 1 et 2 du Simandou a été promulguée par le Décret No D/2020/143/PRG/SGG du 3 juillet 2020, après l’adoption par l’Assemblée Nationale (par la loi L/2020/004/AN du 26 juin 2020). Cette convention de base incluait les principes généraux sur la réalisation des infrastructures ferroviaires et portuaires. Ces deux conventions soumises au présent Conseil portent sur les conditions particulières de construction des infrastructures concernées. La finalisation de ces conventions complète donc le cadre d’investissement du projet des blocs 1 et 2 Simandou.
Le Ministre a informé le Conseil que le Consortium s’engage ainsi à construire un chemin de fer d’une longueur de 650 à 679 km reliant la mine à un port en eaux profondes d’une capacité de 80 Millions de Tonnes par an (MTPA) situé à Matakang dans la préfecture de Forécariah sur les côtes guinéennes.
Il a rappelé que le cout global du projet est estimé à 15 Milliards de Dollars US pour la mine, les infrastructures et les couts associés, auxquels s’ajoute 1 milliard de Dollars US pour la construction d’une aciérie d’une capacité de 500 000 tonnes. Le montant total des investissements envisagés est estimé à près de 16 milliards USD, repartis de la manière suivante :
- 1 milliard pour la réalisation de l’infrastructure portuaire ;
- 5,5 milliards pour la réalisation de l’infrastructure ferroviaire ;
- 1,5 milliard pour la construction des équipements et installations de la mine ;
- 7 milliards pour la Phase II du projet pour l’extension de la capacité de la Mine, du port et au doublement de la voie ferrée.
- 1 milliard pour la construction de l’aciérie d’une capacité de 500 000 tonnes.
Le Ministre a informé que dès fin 2019, l’Investisseur s’est engagé à démarrer les travaux sur quatre axes :
– Reprofilage, réhabilitation et agrandissement de 140 kilomètres de route reliant Kérouané et Kankan ;
– Démarrage de la construction du Camp de Base, des routes d’accès et de l’Aéroport de Kérouané ;
– Phase exploratoire du plateau cible et lancement des études de préfaisabilité ; et
– Démarrage des études et travaux de conception de la voie ferrée.
Ces projets de Conventions négociés entre les représentants de l’Etat Guinéen et ceux de l’Investisseur en présence de leurs Conseils respectifs comportent un certain nombre de dispositions parmi lesquelles figurent les points ci-après :
– Droit applicable et stabilisation fiscale et douanière ;
– Régime fiscal et douanier ;
– Stipulations concernant le régime d’accès des tiers ;
– Le transfert des infrastructures ferroviaires et portuaires à l’Etat.
Le Ministre a souligné que la Société, ses Affiliés et ses Sous-Traitants Exclusifs sont assujettis aux impôts, droits, taxes et redevances fiscales conformément aux dispositions du Code Général des Impôts, du Code Douanier et du Code Minier en vigueur à la date de signature de la Convention. Toutefois, du caractère intégré et industriel du projet et des investissements qu’il requiert, certaines exonérations ont été accordées.
Par ailleurs, les Parties ont admis le principe de la mutualisation dans l’usage des infrastructures tant pour le transport des personnes que des biens.
Enfin, le Ministre a informé que les Infrastructures portuaires seront transférées gratuitement à l’Etat en bon état d’entretien et de fonctionnement à la fin de la Durée des deux conventions qui est de 35 ans.
Au cours des débats, les observations essentielles ont porté sur la nécessité de :
– Veiller à ce que les concessions fiscales soient effectivement justifiées vu la nécessité d’accroissement des revenus de l’Etat, y compris à travers l’identification et le recouvrement des pertes liées aux prix de transfert ;
– Assurer l’application effective des dispositions des conventions et une revue rigoureuse de l’étude de faisabilité ;
– Procéder à une large information et sensibilisation préalable des populations le long du corridor du projet en collaboration avec les autorités locales ;
– Créer une synergie avec le secteur des télécoms pour saisir les éventuelles opportunités de maximisation des bénéfices des fibres optiques existantes ou à réaliser dans le cadre du projet ;
– Finaliser la loi ferroviaire afin de disposer d’un cadre légal approprié dans ce domaine.
; Au terme des débats, le Conseil a adopté les deux conventions ferroviaire et portuaire et autorisé leur signature par les Ministres en charge des Mines, du Budget et des Transports.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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