Peut-on s’attendre à une unité d’action de la classe politique guinéenne en vue d’amener les autorités à respecter le chronogramme de la transition ? Cette probabilité reste très faible mais Lansana Kouyaté ne l’écarte pas totalement. Ce dernier indique que la Conférence des coalitions politiques et faîtières de la société civile (une plateforme composée d’acteurs jugés proches du CNRD) dont il est membre est prête à travailler dans ce sens avec les Forces Vives de Guinée (une autre entité qui regroupe les acteurs opposés à la conduite de la transition par la junte militaire au pouvoir).
Le président du PEDN a fait cette annonce ce jeudi, 23 novembre 2023, au sortir d’une réunion avec les autres membres de son entité, à Conakry. Il répondait ainsi à Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, qui a récemment appelé les acteurs politiques guinéens à mettre de côté leurs divergences et s’unir pour exiger le respect du chronogramme de la transition. L’ancien Premier ministre guinéen précise toutefois que si cette collaboration ne sera possible que si les Forces Vives écartent l’option des manifestations de rue, qui est jusque-là leur unique moyen de pression sur les autorités.
« Docteur Fodé Oussou, vous l’avez entendu, il a dit que ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise. Alors, mettons ensemble nos expériences, ce qui nous unit, on le saura. Nous, nous avons nos positions, pas de doctrines, mais qui sont des points auxquels nous tenons beaucoup. Nous avons dit que nous voulons une transition apaisée. Nous avons dit qu’on n’invitera pas les jeunes dans la rue pour aller se faire tuer. (…) Ça c’est l’un des fondamentaux de notre position, ils le savent. Maintenant, s’il dit que ce qui nous unit est beaucoup plus fort que ce qui nous divise, c’est tant mieux, c’est ce que nous cherchons », a déclaré Lansana Kouyaté.
L’autre condition, souligne-t-il, c’est la non reprise du dialogue politique inter guinéen, dont la Conférence des coalitions politiques et faîtières de la société civile est l’une des parties prenantes. Un dialogue non reconnu par les acteurs réunis au sein des Forces Vives de Guinée, qui avaient boudé les travaux. Tout en rappelant que ces derniers peuvent à tout moment rejoindre la dynamique, le leader du PEDN précise que son camp n’acceptera pas la reprise des travaux.
« Nous avons demandé que le dialogue continue est que ça soit un dialogue dynamique et inclusif. Ce sont nous qui sommes devant vous qui avons décidé de ça, il faut que le dialogue soit inclusif et on est là-dessus. Ça a été porté au résultat final du dialogue inclusif, c’est dynamique. Ceux qui ne sont pas dedans aujourd’hui peuvent venir mais attention, ce n’est pas pour reprendre à zéro, personne n’acceptera ça. C’est pour s’inscrire et reprendre là où nous sommes. Et s’il y a un quelconque plus, qu’on puisse l’accepter, c’est un exemple que je donne », a dit Lansana Kouyaté.
Mamadou Macka Diallo
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