Accusé par le ministre des sports Sanoussy Bantama Sow « d’injure et diffamation », le procès du journaliste Habib Marouane Camara s’est tenu ce mercredi 10 mars 2021 au tribunal de première instance de Kaloum en l’absence non seulement du ministre des Sports mais de ses avocats.
À sa prise de parole Maître Salif Béavogui a soulevé une « exception d’inconstitutionnalité » des articles 108 et 1010 sur la base desquels son client Marouane, l’administrateur du site lerevelateur224.com est poursuivi en citation directe par le procureur de la république au préjudice de Bantama Sow.
L’avocat s’est appuyé sur plusieurs dispositions du code de procédure pénale pour soutenir son argumentation, notamment les articles 451 et 733. Il a aussi évoqué l’article 10 et suivant de la loi fondamentale de République de Guinée et les articles 18 et 41 de la loi organique portant sur le fonctionnement de la Cour constitutionnelle.
Le collectif de la défense dans son ensemble estime que les articles 108 et 1010 sont contraires à l’article 10 et suivant de la Constitution guinéenne. La défense a donc demandé le renvoi du dossier devant la Cour constitutionnelle.
Cette argumentation de la défense a été balayée d’un revers de la main par le ministère public qui s’est fondé sur l’article 76 de la loi sur la liberté de la presse. « Je n’ai pas à faire à un journaliste. J’ai à faire à un prévenu », a déclaré le représentant du ministère public qui a, à son tour, cité l’article 451 du code de procédure pénale en son alinéa 3 pour remettre en cause « l’exception d’inconstitutionnalité » soulevée par la défense dans cette affaire.
Après avoir longuement écouté les deux parties, le juge a mis l’affaire en délibéré pour le 29 mars 2021 afin de se prononcer sur l’exception soulevée.
A noter qu’il n’y a pas eu de débats sur la fixation de la caution à payer.
Mamadou Kouyaté depuis Kaloum