Conakry-Alors que les conditions de prise en charge des malades dans les hôpitaux guinéens sont décriées, les autorités sanitaires annoncent l’augmentation des tarifs hospitaliers dans un contexte de crises sanitaire et économique.
Cette décision annoncée mercredi, 24 mars 2021 par un inspecteur de la santé, il faut le souligner, intervient à un moment où la population tire le diable par la queue. Dans les Grandes Gueules d’Espace Fm ce jeudi, la directrice générale du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Donka a apporté quelques éléments de réponse.
«Par rapport aux tarifs actuels dans les hôpitaux nationaux et sur l’ensemble du territoire national, il faut reconnaître que la réactualisation est prévue et est en cours d’exécution. Mais cela va se faire avec des mesures d’accompagnement en tenant compte de l’amélioration de l’accueil des malades, des conditions de séjour des malades à l’hôpital et aussi des conditions de travail de notre personnel. Ces tarifs méritent d’être actualisés. Quand on dit que ces tarifs doivent être actualisés, c’est dans l’intérêt des hôpitaux et des populations. Les tarifs que nous pratiquons datent de 2009. Ils ne correspondent plus à la réalité: et dans la sous-région et au niveau international. Et c’est au détriment des malades. Le fait que la consultation coûte quinze mille (15.000) francs guinéens, c’est-à-dire sept cents cinquante (750) francs CFA, cela n’existe nulle part dans la sous-région. Nous nous déplaçons tous. Et que l’intervention coûte l’équivalent de vingt-cinq mille (25.000) CFA», a fait savoir Fatou Siké Camara.
Par ailleurs, la directrice générale de l’hôpital Donka n’a pas manqué de dénoncer les pratiques malsaines qui se passent dans l’enceinte de ces hôpitaux dont elle fait partie des dirigeants. «Aujourd’hui, non seulement nos malades empatissent parce-que qu’ils payent à tous les niveaux. À l’intérieur de l’hôpital, vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des pratiques parallèles qui se déroulent au détriment des malades. Cela profite à quelques professionnels de santé », a-t-elle dénoncé.
Toutefois, la directrice générale a mentionné que cette nouvelle tarification n’est pas applicable à l’heure et dans les conditions actuelles au niveau de l’hôpital Donka. «Ne vous précipitez pas à dire qu’il aura tout à l’heure où demain matin, une augmentation…Pour ce qui est de l’hôpital national Donka, les nouveaux tarifs ne seront pratiqués que dans le nouvel hôpital parce que les conditions actuelles que nous avons ne permettent pas qu’il y ait une nouvelle tarification», a précisé Dr Fatou Siké Camara.
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