Ce mardi, 25 mai 2021, est célébré le 58ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue Union Africaine (UA) en juillet 2002.
Contacté par notre Rédaction, le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique (LIDA), Mamady Kaba, a parlé des acquis de l’UA et des défis à relever.
Même s’il déplore les nombreuses violations des droits humains sur le continent, l’activiste des droits humains reconnait au moins que l’Union Africaine a consenti des efforts.
« L’Union Africaine s’est fortement institutionnalisée et elle pèse aujourd’hui plus ou moins sur les décisions internationales. L’organisation parle de plus en plus d’une seule et même voix et les intérêts de l’Afrique sont de plus en plus défendus au plan international. Il y a eu assez de collaborations sud-sud grâce à l’Union Africaine. Et je pense que la coopération sud-sud a eu un peu de substance », a indiqué Mamady Kaba.
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Par contre, il a fait remarquer ceci. « Il faut être honnête pour remarquer que les défis sont extrêmement importants. Vous voyez l’Union Africaine reste très faible pour imposer une règle commune de gouvernance sur le continent. L’Union Africaine peine à imposer ses dits sur les pays membres notamment en matière de démocratie et des droits humains. Elle montre beaucoup de limites. Vous constaterez qu’il y a beaucoup de violations des droits de l’homme sur le continent. Il y a beaucoup d’atteintes à la démocratie et on n’arrive pas à compter sur l’Union Africaine pour apporter la justice, garantir les libertés fondamentales etc.… », a fait remarquer l’ancien président de l’INIDH (institution nationale indépendante des droits humains) en précisant qu’au moins, au niveau des gouvernements, ça va.
« Les relations entre les Président ça se passent très bien au niveau de l’union Africaine. Ce qui nous fait penser que l’UA travail plus pour les chefs d’Etats que pour les peuples. Donc le défis consiste à faire en sorte que les intérêts des Etats soient pris en compte. C’est-à-dire quand la volonté d’un chef d’Etat ne concorde pas avec la valeur de démocratie et des droits humains, l’UA doit être capable d’exercer des pressions sur le président en question pour le ramener à de juste proportion », a-t-il mentionné.
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L’ancien président de l’INIDH a aussi déploré la politique « des deux poids, deux mesures de l’Union Africaine ». « Vous voyez nous avons salué les efforts de l’UA au Mali. Elle a pesé de tout son poids pour éviter une transition totalement militaire avec les conséquences qui dépassent les limites de l’imagination. Voyez-vous le cas du Tchad avec la complaisance de l’Union, les acquis du Mali sont en train d’être remis en cause. Si vous prenez ces événements de ces derniers jours (Mali) et qui sont en cours d’ailleurs, ce sont des événements qui ont un lien avec les prises de position de l’Union Africaine au Tchad. L’Union Africaine a montré ses muscles quand il s’agissait du Mali mais des yeux doux quand il s’agissait du Tchad », a fait savoir l’activiste des droits humains.
Sur le plan sécuritaire, il a aussi affirmé que la dynamique est « encore faible ». « Je pense que jusqu’à présent le rôle de l’Union Africaine dans la dynamique sécuritaire sur le continent est encore faible… », a dit Mamady Kaba.
Toutefois, le président de LIDA pense qu’au « plan sécuritaire, les défis que l’Union Africaine n’a pas pu relever ne dépendent pas forcement d’un dysfonctionnement ou de la faiblesse structurelle de la gouvernance de l’organisation. Cela dépend de l’absence des moyens sur le continent. Les moyens mobilisables sur le continent pour faire face aux défis sécuritaires sont très faibles et les efforts fournis par les Etats restent également très faibles ».
Mamadou Macka Diallo
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