Que Ousmane Gaoual Diallo et deux autres leaders de l’UFDG prĂ´nent le dialogue pour une dĂ©crispation dans une tribune signĂ©e il y a quelques jours, l’autre cĂ©lèbre prisonnier politique du rĂ©gime CondĂ©, Etienne Soropogui, semble y trouver une sorte de renoncement sous le poids de la prison alors que, selon lui, il y a un essentiel et des acquis sur lesquels l’opposition devrait ĂŞtre concentrĂ©e malgrĂ© toutes les Ă©preuves. Lui qui affirme que la clef de la dĂ©crispation est dans les seules mains du prĂ©sident Alpha CondĂ©, ne semble pas quĂ©mander un dialogue politique, contrairement Ă ses codĂ©tenus, Ousmane Gaoual Diallo, ChĂ©rif Bah et Cellou BaldĂ©. La rĂ©daction de Guinee114.Com vous propose ci-dessous l’intĂ©gralitĂ© de la tribune du leader Etienne Soropogui, prĂ©sident de Nos valeurs communes et membre de l’Alliance qui soutenait Cellou Dalein Diallo Ă l’Ă©lection prĂ©sidentielle de 2020.
Chers compatriotes,
Je pense comme le prĂ©sident Obama, que notre dĂ©mocratie n’est pas une maison que nous devons bâtir, mais un dialogue que nous devons avoir concernant la nĂ©cessitĂ© et l’urgence de construire un consensus intellectuel national autour d’un patrimoine commun de valeurs et de principes qui fondent notre pacte RĂ©publicain.
Donc personnellement, je crois aux vertus du dialogue et j’ai la conviction solidement encrĂ©e que le dĂ©bat, le dialogue et la concertation sont des dĂ©terminants majeurs dans une dĂ©mocratie parce qu’ils font partie des composantes qui y sont inscrites dans son ADN. Me rappeler cela Ă moi, c’est comme apporter un verre d’eau Ă la mer.
Il se trouve cependant que nous sommes dans un pays oĂą les pratiques politiques, portĂ©es par des fossiles politiques consistent Ă penser que la recette pour gouverner rĂ©side dans l’habiletĂ© Ă savoir contourner, dĂ©voyer et pervertir les valeurs les plus nobles et les plus respectables pour les mettre au service d’objectifs et d’intĂ©rĂŞt cyniques et de recherche obsessionnelle de dividende politiques.
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Sinon, le contexte inadmissible aggravĂ© par la situation humanitaire catastrophique dans lesquels les Ă©lections lĂ©gislatives, prĂ©sidentielle et le RĂ©fĂ©rendum se sont tenus auraient pu ĂŞtre perçu et saisi comme un appel Ă l’humilitĂ©, au compromis et au dialogue.
Mais en lieu et place, ils ont prĂ©fĂ©rĂ© suivre leurs dĂ©mons intĂ©rieurs en dĂ©cidant avec haine et mĂ©pris de resserrer les VIS de la machine rĂ©pressive pour embastiller et tuer des adversaires d’opinions, comprimer et restreindre leurs libertĂ©s de mouvement et de dĂ©placement, les contraindre Ă l’exil ou encore maintenir fermer leurs locaux.
L’objectif visĂ© Ă Ă©tĂ© clairement affichĂ©, grossièrement et fièrement assumĂ©, le plus souvent avec mĂ©pris, arrogance et dĂ©sinvolture. Il s’agissait de supprimer et de dĂ©capiter l’opposition.
En rĂ©alitĂ©, ils sont surpris, choquĂ©s et abasourdis par les capacitĂ©s de rĂ©silience de l’opposition, notamment celles du PrĂ©sident Cellou Dallein Diallo, qui a su, en dĂ©pit des offenses et affronts doublĂ©s des multiples tentatives d’humiliation, se RĂ©inventer pour montrer fière allure en restant digne et en refusant de plier l’Ă©chine et de « ramper » comme ils s’y attendaient.
Il a refusĂ© de jouer et d’endosser le rĂ´le que l’adversaire avait Ă©crit pour lui. L’opposition est Ă fĂ©liciter parce qu’elle a su rester debout en travaillant Ă faire admettre dans l’opinion publique internationale que de graves violations des droits humains consĂ©cutive Ă une violation des normes constitutionnelles est en cours en GuinĂ©e. Et qu’il y a urgence Ă agir.
Nous avons su rendre notre lutte comprĂ©hensible et attractif. Ce qui fait que notre position Ă pris le dessus au tribunal de l’opinion publique internationale. Je crois qu’il est important de rester concentrĂ© sur ces acquis et refuser de se laisser distraire par des enfarinages dont on est dĂ©sormais coutumier en GuinĂ©e.
Parce qu’il n’y a rien de plus transparent que l’expression hypocrite d’une volontĂ© Ă laquelle on ne croit pas.
Les Guinéens ne sont plus naïfs, ils comprennent parfaitement qui détient les clés de cette situation de pourrissement.
Pour ma part et contrairement Ă la propagande gouvernementale qui s’acharne Ă nous prĂ©senter comme de dangereux criminels et des hors la loi, je demeure et reste un prisonnier d’opinion.
Je suis dans cette forteresse non pas Ă cause de ce que j’ai fait, mais Ă cause de mes opinions, Ă cause de ma conscience.
Le Président Mandela nous enseigne que la prison ne vous vole pas que votre liberté, elle essaie de vous déposséder de votre identité.
Le dĂ©fi de tous les jours pour un prisonnier de conscience est de lutter contre la tentative de la prison de vous dĂ©pouiller de votre identitĂ© en rĂ©ussissant Ă rester intact Ă la prison, d’en sortir en Ă©tant restĂ© le mĂŞme, de conserver et mĂŞme de renforcer ses convictions.
Parce que sous la pression de l’incarcĂ©ration, certaines personnes apparaissent très loin en dessous de ce qu’elles avaient semblĂ© ĂŞtre.
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Étienne Soropogui
Président du parti Nos Valeurs Communes