Si le gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée pense que l’inflation est maîtrisée, ce n’est pas l’avis du président du parti des démocrates et de l’espoir (PADES), Docteur Ousmane Kaba, économiste de formation. Pour l’ancien ministre de l’Economie, le pays a dépassé les 10% en termes d’inflation. Ce qu’il trouve trop élevé et cela s’expliquerait par une augmentation de la masse monétaire à 23% en 2020.
« Actuellement, je peux vous assurer qu’on a dépassé les 10%. Aujourd’hui, pendant tout le premier semestre de 2021, tout le monde a constaté la hausse des prix. Ça va être sanctionné par les données statistiques dans quelques mois. Parce que vous savez toujours il y a un décalage entre les données statistiques et au moment où l’on parle. L’année dernière nous avons une augmentation de la masse monétaire de 23%. Nous avons un taux de croissance de 6% même de 7%. L’écart entre les deux constitue l’inflation potentielle. Voilà ce que ça donne. Ça veut dire actuellement on a une inflation qui va aller autour de 15%. Ça c’est l’inflation calculée », a expliqué Dr Ousmane Kaba chez nos confrères de Djoma Média dans l’émission On Refait le Monde.
Selon l’économiste, pour avoir un bon résultat dans l’inflation, il faut être à 5% ou en dessous de 5%. « Le problème avec la Guinée c’est que nous n’avons pas une performance sur le long terme généralement. Alors ce qui se passe c’est que nous avons fleurté avec 10% pendant les dix années de Professeur Alpha Condé. Mais récemment, c’est-à-dire en 2021 là, le taux va dépasser 10% parce que tout le monde a constaté la grande inflation sur tous les marchés et je l’ai expliqué. Je viens de vous le dire, c’est parce qu’il y a une forte croissance de la masse monétaire en 2020. 23% c’est énormément élevé. On est passé de trente mille milliards de francs guinéens à trente-sept milles milliards dont sept mille milliards d’augmentation de la masse monétaire. La quantité d’argent en circulation, c’est exactement ce qu’on appelle la planche à billet. Il y a eu beaucoup de planche à billet. Et d’ailleurs les deux élections, les chiffres de Mr Nabé de la Banque Centrale le montre d’ailleurs. Il y a eu chaque fois mille milliards sortis chaque mois. Les deux élections que nous avons eu au mois de mars et en octobre mille milliards ça veut dire que la masse monétaire a suivi le cycle électoral », a-t-il indiqué.
Mamadou Macka Diallo
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