Depuis mai 2021, Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) est empêché de quitter le pays alors qu’il doit se rendre en France pour des soins.
D’après les dires de l’opposant, il souffre d’un glaucome traumatique qu’il traite depuis 2004 en France où se trouve son médecin. Comme il ne peut y aller, les militants de son parti se sont engagés à financer le déplacement du médecin pour la Guinée. Une option que les autorités n’auraient pas encore accepté
Alors que des indiscrétions soutiennent qu’il est passé par d’autres personnes pour plaider sa cause auprès du Chef de l’Etat, Fodé Oussou Fofana invité de Fim FM ce lundi, a martelé qu’il « préfère perdre son œil que d’aller demander pardon à quelqu’un ou s’apitoyer ». Après avoir, bien entendu, rappelé à l’attention de l’opinion nationale et internationale, pour quoi il voulait se rendre en France.
« Je souffre d’un traumatisme, un glaucome traumatique très avancé. Je me soigne depuis 2004 en France, ça veut dire que chaque année je viens en France au moins trois fois. J’ai un médecin qui me soigne depuis donc plus de 16 ans qui m’a demandé de ne jamais accepter de faire une autre consultation avec aucun autre médecin. Parce que le cas que j’ai est un cas grave, il ne veut pas prendre de risque. Je vous informe que quand je dis trois fois par an, ce que pendant trois fois par an quand je viens en France, le minimum que je dépense c’est entre sept (7) à huit (8) milles euros. C’est ce que je paye, je ne parle pas de billet d’avion. Ça veut dire que par an quand je viens là-bas c’est au moins huit milles euro que je paye pour mes soins et je vous dis que c’est depuis 2004.
Je voulais faire une précision importante. Je suis pharmacien depuis 1986. Je suis chef d’entreprise. Je n’ai pas de problème de billet d’avion. Je n’ai pas de problème de prise en charge. Je me prends entièrement en charge. Je vous dis que depuis 2004 Dieu merci, je voyage en France régulièrement et à mes frais », a rappelé Dr Fodé Oussou Fofana.
Et d’ajouter : « Lorsqu’on m’a arrêté à l’aéroport, j’avais mon billet d’avion. Je partais pour me soigner. Ce qui s’est passé c’est qu’au cours d’un débat avec les fédérations de l’UFDG de l’extérieur, quelqu’un est intervenu. En disant, docteur puisqu’on vous empêche de sortir, nous nous engageons ici et maintenant pour voir si votre médecin peut se déplacer avec son bloc opératoire. Nous nous engageons, nous allons demander à tout le monde nous allons contribuer. Vous êtes notre vice-président. C’est une question de vie, c’est votre œil qui est en jeu (…) Nous allons prendre les frais du médecin en charge avec son bloc opératoire jusqu’à Conakry. Cela m’a profondément touché. Je l’ai remercié mais moi je suis du corps médical. Je sais qu’il n’y a aucun moyen pour un médecin de prendre un bloc opératoire et lui-même se déplacer et venir ici. Ce médecin est déjà en colère parce qu’il ne comprend pas, il s’est arrangé lorsqu’il n’y avait pas de possibilité de voyager. Il se déplace, il va au ministère de l’intérieur lui-même, il va aller voir pour obtenir les papiers me permettant de voyager. Quand je ne suis pas venu il s’est posé la question je suis dans quel pays ? Je suis dans quoi ? Comment quelqu’un qui est dans ton cas ? Moi-même je me déplace, je t’envoie le papier. Pour quelle raison on te refuse pour que tu te déplaces pour venir te faire soigner ? J’ai dit je ne sais pas.
… il y a des gens qui ont déjà été enterrés. Il y a eu Roger Bamba. Il y a des gens qui sont emprisonnés, nos collègues qui sont emprisonnés. Il y en a qui aujourd’hui n’ont pas les moyens même de se traiter. Moi Fodé Oussou, s’il s’agit d’aller demander pardon à quelqu’un ou aller m’apitoyer, aller rencontrer un ministre, aller demander pardon ! Aidez-moi à sortir ! Je préfère perdre mon œil mais je ne ferai pas ça. C’est une question de dignité parce que je n’ai absolument rien fait », a largement expliqué l’opposant.
Mamadou Macka Diallo
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