Récemment, le Barreau de Guinée a tenu réunion au cours de laquelle il a été question de demander l’annulation des actes de régime de semi-liberté aux opposants pris par le directeur national de l’administration pénitentiaire qui, pour les membres du conseil de l’ordre, n’a pas cette compétence qui est exclusivement consacrée aux cours et tribunaux.
Invité de Fim FM ce mercredi, 18 octobre 2021, le secrétaire général adjoint du conseil de l’ordre des avocats a donné des explications. Maître Zézé Kalivogui a fait savoir que l’immixtion de l’administration pénitentiaire est «inacceptable».
«Comme on le dit, il n’est pas tard de bien faire. Il n’est jamais tard de bien faire. Le barreau, sentinelle et garant du respect de la loi, se doit quand même d’intervenir toutes les fois que l’on foule au sol les règles élémentaires, et même je dirais les lois constitutionnelles. Parce que l’administration pénitentiaire qui intervient pour quand même donner des libertés, nous pensons que ce n’est pas du tout normal. C’est pourquoi le barreau a observé et était obligé d’intervenir pour chercher à mettre fin à ces genres de comportements.
La réaction spontanée et individuelle des avocats n’est pas comparable à la réaction d’une institution. Le barreau est une institution. Pour faire une déclaration, il faut sur la base d’une réunion extraordinaire qui va regrouper quand même, les membres du conseil de l’ordre. Et pour se faire, il faut savoir qu’il y a un certain nombre de quorum qu’il faut atteindre.
C’est bien vrai qu’en réunion extraordinaire, on aurait pu le faire. Mais pour des questions d’envergure, il faudrait quand même avoir un nombre suffisant des membres du conseil qui prennent la décision de faire telle ou telle déclaration, qui vérifie dans les termes pour ne pas aussi que la déclaration qui va sortir puisse comporter des écueils.
C’est dans ce cadre-là que nous avons pris un peu de retard, il faut le reconnaitre. Mais comme je le disais tantôt, il n’est jamais trop tard de bien faire et beaucoup d’autres choses encore restent à venir. Donc si le barreau aujourd’hui a pris la résolution d’intervenir à travers le conseil de l’ordre, c’est tout à fait bénéfique pour le peuple », a expliqué le secrétaire général adjoint du conseil de l’ordre des avocats, maître Zézé Kalivogui.
Le Barreau de Guinée menace de poursuivre en justice le directeur national de l’administration pénitentiaire. A ce propos, l’avocat a aussi donné des explications.
«Nous nous avons pensé que c’est quand même inacceptable cette immixtion. Parce que si c’est le directeur de l’administration pénitentiaire qui prend la lourde responsabilité de prendre ces genres d’actes, lorsque vous allez vérifier dans le dossier, vous verrez des multitudes de requêtes qui contiennent les éléments disons les motifs pour lesquels le directeur de l’administration pénitentiaire entend utiliser pour prendre justement ces actes», a-t-il indiqué avant de rappeler à nouveau que la fonction de prise des actes juridictionnels est exclusivement dévolue aux cours et tribunaux.
Si cette demande du barreau arrivait à se matérialiser, il y a des risques que Ousmane Gaoual Diallo, Chérif Bah et Mamadou Cellou Baldé bénéficiaires de ce régime de semi-liberté rejoignent Abdoulaye Bah à la Maison Centrale de Conakry.
Toutefois, pour maître Kalivogui, le barreau a posé un principe. Il revient à ceux-là qui ont reçu son message d’en tirer toutes les conséquences de droit.
Mamadou Macka Diallo
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