Le 23 septembre de chaque année est célébrée la journée internationale des langues des signes. En Guinée, cette journée a été mise à profit par le Réseau guinéen des Organisations des Personnes Handicapées pour la Promotion de la Convention sur les Droits des Personnes Handicapées (ROPACIDPH) pour sensibiliser les personnes handicapées majoritairement des sourdes et malentendantes sur le Coronavirus.
Cette journée a été placée sous le thème: « Avec la langue des signes, tout le monde est inclus ». Cette cérémonie organisée avec l’appui financier de la GIZ Guinée à connu la présence de plusieurs personnalités dont Bah Oury, président de l’UDRG, le représentant du ministère des affaires sociales, des présidents des différentes associations des personnes atteintes d’handicap.
Dans son discours d’ouverture, Alpha Boubacar Diop, président du ROPACIDPH est revenu sur l’historique de cette journée si importante pour cette couche .
« La célébration de la journée internationale des langues de signes célébrée le 23 septembre de chaque année a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution du 19 décembre 2010. Le 23 septembre 2018 est la première célébration de la dite journée. Le choix de la date du 23 décembre 2018 n’est pas fortuit car c’est le 23 septembre 1958 que le conseil constitutif de la fédération mondiale de sourds a eu lieu. Pour se faire la fédération mondiale de sourds a inséré depuis septembre 1958 la semaine internationale des personnes sourdes qui va du 23 au 30 septembre de chaque année. S’il est vrai que personne n’a choisi ses parents, il n’en demeure pas également l’handicap fait partie de la diversité humaine comme la diversité des races, la diversité des ethnies, la diversité de la nature. Dieu l’a voulu ainsi. En jetant un regard sur la personne handicapée, la majorité de nos compatriotes ne voit que ce qui manque à la personne handicapée sans tenir compte de son niveau intellectuel, … au lieu de se poser la question de savoir ce qu’elle peut faire », a-t-il déploré avant de lancer un appel à la junte au pouvoir.
« L’avènement du CNRD au pouvoir a suscité un immense espoir aux personnes handicapées qui est la couche sociale la plus marginalisée de la nation guinéenne. En effet l’avènement du CNRD pour une transition inclusive ainsi que la valeur 3 du CNRD intitulé « Rassemblement » qui vise à la conduite des affaires publiques avec la participation de toutes les composantes de la nation guinéenne mérite vivement à saluer et à encourager. La participation des personnes handicapées à la vie publique à travers leur représentativité dans les structures de prise de décisions à tous les niveaux va favoriser leur prise en compte effective dans le programme de développement communautaire. C’est pourquoi nos représentations dans les organes de la transition notamment au gouvernement et au CNT est très primordiale car cela va les permettre d’influencer la prise de décision et tenir compte des dimensions handicapes… », a t-il laissé entendre.
« Il n’y a aucune différence en termes de compétence technique, en termes de compétence intellectuelle, il y a des handicaps qui sont de nature physique ou sensorielle mais cela ne veut pas dire que les postes de responsabilité à tous les niveaux ne doivent pas être occupés par les personnes souffrant d’un handicap. Ce n’est pas un handicap d’occuper ces responsabilités et une société se mesure à la manière dont elle gère cette importante diversité que sont les personnes souffrant d’un handicap » a plaidé Bah Oury, leader de l’UDRG.
À l’occasion de cette célébration, une équipe détachée par l’ANSS a procédé au lancement de la vaccination des personnes handicapées contre le Coronavirus.
« C’est l’occasion pour moi de rappeler que notre pays a ratifié toutes les conventions relatives aux droits des personnes handicapées. Mais de nos jours nos constatons un ralentissement dans l’application de ces textes de lois. En 2018, nous avons été doté d’une loi portant sur la protection des personnes handicapées. Au cours de l’évolution des choses, nous nous sommes rendus compte compte que cette loi était caduque, on a donc procédé à sa révision et aujourd’hui nous sommes en train de mettre en place les textes d’application. Avec l’arrivée des nouvelles autorités nous allons accélérer ce processus pour qu’enfin lorsque le CNT sera mis en place, cette loi soit promulguée (…). Nous avons pris en compte l’adage, rien pour nous sans nous « a précisé Sory Sidibé, représentant du ministre de l’Action sociale.
Diop Ramatoulaye
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