C’était aux environs 9H ce 28 septembre 2009. Il y avait du monde partout au stade du 28 septembre. Des milliers de personnes mobilisées pour exprimer leur mécontentement contre la candidature de Moussa Dadis Camara, le chef de la junte. La prière surérogatoire de 10 heures devait commencer pour les musulmans sur la pelouse lorsque Aminata Diallo arrive avec sa sœur et ses amies.
« C’est très difficile de relater les faits parce que c’est très dur. Nous avons vécu des faits réels. Ce jour-là vers 9H nous sommes venues au stade. J’étais avec ma sœur qui est la femme de Cellou; donc nous on était logé juste à la tribune du stade. Et le stade était plein. Les gens criaient « liberté; liberté; liberté ». A 10H les jeunes ont commencé la prière surérogatoire sur la pelouse.
A notre grande surprise, 30 minutes après notre arrivée, on a senti du gaz lacrymogène. Ils on gazé tout le stade. C’était la débandade. Mais nous on a pas fui. Nous sommes restées sur place. Ils (militaires ndlr) sont arrivés à notre niveau. Ils nous tapaient avec des gourdins. J’ai eu cinq points de suture et ma sœur aussi a eu une fracture au niveau de son orteil. Tous ceux qui étaient avec nous avaient des armes et on tiré sur les gens. C’était la tuerie et la débandade », a relaté avec beaucoup de difficultés dame Aminata Diallo.
Certes, il y a « assez de lenteur » dans le traitement du dossier, mais Aminata se réjouit de l’avènement du Colonel Doumbouya. « Dieu merci le colonel Doumbouya est là, le sauveur. Ce que nous allons lui demandé c’est la justice. Nous voulons savoir ce qui s’est passé pour que plus jamais ça », indique-t-elle.
A signaler que ces femmes victimes ont applaudi la présence du Colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, hier mardi, au stade du 28 septembre.
Souleymane Bah
621 20 91 91