Diffusion de l’enregistrement audio de Siddy Souleymane N’Diaye: le juge Charles Wright se justifie

Dans l’émission « Les Grandes Gueules  » du mardi 05 octobre 2021, on entend Siddy Souleymane N’Diaye, procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn dans un audio, demander au juge Charles Wright de condamner l’activiste Foniké Mengué, opposé au troisième mandat à deux ans d’emprisonnement, le temps dit-il, d’organiser les élections et l’installation du professeur Alpha Condé pour son troisième mandat contesté. Contrairement à la volonté du procureur, le juge Charles Wright a pris la responsabilité sur lui de libérer Foniké Mengué.

 
Depuis la diffusion de cet audio, les commentaires fusent de partout. Certains observateurs dénoncent cet acte qu’ils qualifient de manque de professionnalisme de la part du juge Charles Wright. Ce mercredi, le concerné a brisé le silence chez nos confrères de la radio Espace. Charles Wright explique pourquoi il a pris la précaution d’enregistrer sa conversation avec Siddy Souleymane N’Diaye.

« (…). Le procureur Siddy Souleymane N’Diaye m’a dit qu’il vient me voir à mon bureau. Ne connaissant pas son intention, j’ai pris la précaution d’enregistrer l’entretien pour pouvoir garder par rapport à la preuve de ce qu’il va me dire. Quand il est rentré, il m’a dit carrément ce qu’il veut. J’avais le choix entre lui dire que je ne vais pas condamner le bonhomme (Foniké Mengué) parce qu’à l’examen du dossier au préalable, je ne voyais rien, dans ce cas la solution qu’il avait, il était venu me sonder, il a voulu connaître ma décision avant même de finir l’examen du dossier. Si je disais que je n’allais pas condamner le monsieur, il allait me récuser, me retirer le dossier et on aurait condamné un innocent. À partir de là, je m’attendais aux conséquences. Après ça, j’ai mis l’affaire en délibéré. Il (Siddy Souleymane N’Diaye) appelle la presse publique pour venir couvrir, une façon de dire que c’est ce qu’il veut qui va se faire à Dixinn. Il était sûr que j’allais condamner le monsieur » , a t-il  entamé. 
 
Ce jour, (jeudi 26 août 2021), le juge Charles Wright avait pris le temps de lire une décision de 75 pages face à la presse publique et privée. Un acte qu’il justifie par sa volonté d’éclairer la lanterne des uns et des autres par rapport au dossier. 
 
« Si je me limitais à lire seulement que le dispositif, les gens n’allaient pas comprendre. J’ai lu toute la décision (75 pages). Dès que j’ai fini, il (Siddy Souleymane N’Diaye) est sorti en courant. Il a convoqué une rencontre immédiate de son parquet.(…). Il est allé voir le doyen Koumbassa, il m’a menacé. Je suis allé voir le même doyen pour lui dire que j’ai beaucoup de respect pour Siddy Souleymane N’Diaye, que les voies de recours sont connues, il peut relever appel et aller devant mais moi je ne condamnerai jamais un innocent. (…) Le soir je reçois la visite des hommes qui étaient dans des véhicules sans plaques, je reçois des appels masqués… J’ai appelé certains confrères pour dire si vous ne m’aidez pas, je vais sombrer. Je ne me suis pas arrêté là, j’ai laissé garer ma voiture devant ma cour, je suis allé signer un contrat de location au cinquième étage d’un immeuble à Matam. Une semaine après, le dossier de Fabou est venu, il est invité à comparaître, il ne vient pas. C’est Siddy Souleymane qui vient comparaître à leurs places. Je décerne mandat contre Fabou, il refuse de le prendre (…). On m’a mis sans mon consentement sur écoute pour savoir avec qui je parle. J’ai appelé Moussa Moïse (journaliste à radio Espace), je l’ai donné l’enregistrement en disant si un jour, quand je vais mourir, il faut expliquer à l’opinion nationale et internationale que la cause de ma mort vient de là, que mes enfants sachent ce pourquoi je suis mort. J’ai donné à Moïse parce que j’étais menacé. Je suis resté au tribunal pendant combien de temps, on ne me saisit pas. (…). Je préfère mourir que d’être un magistrat qui est soumis à l’intérêt d’une personne », a t-il coupé court avant de déclarer qu’il n’a jamais eu un contact direct avec l’ancien président de la République. 
 
Diop Ramatoulaye 
666751610

Articles similaires