Les avocats de Marie Madeleine Dioubaté, ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2015 étaient ce lundi devant la presse. Complot, diffamation, escroquerie, ces hommes en robe noire n’ont pas passé par le dos de la cuillère pour dénoncer le verdict rendu par le juge du tribunal de première instance de Dixinn dans l’affaire qui oppose Djenabou Diallo à Marie Madeleine Dioubaté et sa sœur autour d’un diamant d’une valeur estimée à 45 millions d’euro. Dans ledit verdict, Marie Madeleine Dioubaté et sa sœur ont été condamnées à trois ans de prison. Un mandat d’arrêt international a été émis contre Marie Madeleine.
Pendant cette conférence de presse, Maitre Mouctar Diallo a tenu à rappeler la genèse de cette affaire rocambolesque. « Pendant neuf mois dame Dioubaté a été appelée au téléphone par Mamadou Lamarana Diallo (un jeune avec qui elle aurait travaillé pendant longtemps) sans arrêt qui lui proposait l’affaire de diamant qui l’appartenait selon lui. En fin de compte elle a cédé, elle a demandé à ce que ce diamant soit remis à sa sœur qui est à Bamako à charge pour elle de lui remettre cette pierre. (…) Le mandat de vente a été fabriqué à Conakry le 11 mai 2019 alors que Marie Madeleine n’était pas à Conakry, la pierre n’a pas été remise à Conakry, elle a été remise à Bamako. C’est pourquoi on a crié à un complot très bien organisé dans cette affaire qui a commencé ici, qui a continué à Bamako et qui est allée jusqu’en France. Tout cela pour salir la réputation de dame Dioubaté. Le 20 mai, elle a été victime de vol et cette pierre lui a été dérobée. C’est comme si tout était synchronisé. Elle a porté plainte devant les juridictions françaises, certaines personnes ont été arrêtées et sont en prison », t-il précisé.
Et d’ajouter: « C’est une chose qui a été préparée à l’avance parce que quand on regarde ce qui a été fait autour de l’affaire depuis le commencement jusqu’à la justice, il était évident que tout était préparé parce qu’à la minute près la nouvelle est partie très loin. En réalité, il s’agit d’une décision de justice qui a été rendue par défaut contre ma cliente parce qu’elle n’a pas été entendue ni au niveau de l’instance d’informations, ni en phase de jugement. C’est surprenant que les adversaires fassent tout pour faire croire à l’opinion publique que mes clientes sont coupables de certaines infractions et sont condamnées à plusieurs millions d’euros. Et quand c’est comme ça cela frise effectivement de la diffamation parce que tout le monde sait que quand vous n’êtes pas présents devant une juridiction, vous avez la possibilité quand la décision tombe de faire opposition et de se faire juger à nouveau. Madame Anne Marie et sa sœur n’ont jamais été citées devant les juridictions guinéennes donc il ne faut pas faire croire à l’opinion publique que cette décision est le fruit d’un débat contradictoire où les arguments de la plaignante étaient opposés aux arguments des prévenus et qu’au résultat une décision est tombée. Tout s’est passé dans son dos au niveau de la gendarmerie, au niveau du juge d’instruction et au niveau du juge de jugement. Cette décision n’a aucune valeur parce que nous avons fait opposition et le dossier doit être jugé au point de départ ».
Selon toujours l’avocat Me Mouctar Diallo, une expertise en France a prouvé que la pierre en question n’était pas du diamant. « La justice française s’est saisie de l’affaire et une information a été ouverte. Dès que les gens ont compris que la pierre a été volée, ils ont porté plainte à Conakry pour abus de confiance, alors qu’il n’y a aucune relation entre dame Djenabou (la plaignante) et Marie Madeleine. Pendant que le juge français a commis par deux fois deux experts différents pour avoir la vérité sur la valeur et la nature de la pierre, le juge guinéen, les pieds joints, saute dans le vide et rend une décision pour dire que Marie Madeleine est condamnée au paiement de 45 millions d’euro. C’est comme une scène de théâtre. En France, on a fait deux expertises différentes et il s’est avéré que la pierre en question n’était pas du diamant. C’est une pierre synthétique dont la valeur varie entre 40 et 60 euro équivalent à six cents mille francs guinéens. (…). Elle a été surprise et c’est comme si elle faisait l’objet d’escroquerie » a t-il déclaré
Diop Ramatoulaye
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