Zakama Koïvogui officier de la police judiciaire qui a lu le deuxième communiqué du CNRD après le coup d’État est accusé de vol au pont 8 novembre. Il est présentement aux arrêt. Le lundi 1er Novembre 2021, son avocat, maitre David Béavogui a animé une conférence de presse à Conakry pour éclairer l’opinion sur le cas de son client arrêté avec quelques militaires cités dans d’autres affaires.
D’après l’avocat à la cour, Zakama Koïvogui, son client ne se reproche de rien dans cette affaire. Il explique, selon lui, ce qui s’est réellement passé. « Zakama Koivogui a eu le privilège d’être au cœur des événements qui ont abouti à la chute de monsieur Alpha Condé. Et comme preuve, vous constaterez qu’il a eu la confiance du président de la République et même du Colonel Amara Camara de lire le deuxième communiqué du CNRD. Donc, après ces événements, il a été constaté le 8 Novembre 2021, au pont huit (8) novembre dans la voiture d’une dame un sac d’argent et une valise remplie d’argent. Alors deux éléments des forces spéciales ont interpellé la dame et ils l’ont conduit au chapiteau du palais du peuple, c’est où il y avait le siège (du CNRD) de la présidence. Arrivé là Zak n’était pas au pont 8 novembre au moment de la découverte de l’argent dans la voiture mais lui, en sa qualité d’officier de police judiciaire, étant Gendarme, il a été instruit d’auditionner la dame et faire un procès verbal.
Il a effectivement auditionné la dame qui était avec son enfant. Il a fait l’inventaire du montant. Ils ont compté ensemble. Il a dressé un PV (procès verbal) signé par cette Dame et de son enfant. Alors les éléments des forces spéciales, soldat deuxième classe Djibril Daffé et Abdoul Salam Faro étaient agités. Ils l’empêchaient de faire le procès verbal. Pour eux, ce montant (245 millions de francs guinéens ndlr), cette saisine ne devait pas faire l’objet d’un procès verbal. Ils devaient se les partager. Zak dit non, j’ai été instruit par ma hiérarchie, laissez moi faire mon travail et je rends compte à la hiérarchie. Il a fait son travail et il est allé rendre compte au Colonel dont je vais taire le nom. Mais il a expliqué que des éléments des forces spéciales qui ont interpellé la dame ne voudraient pas que lui, Zak, garde l’argent. On lui a dit comme ils sont agités, de les laisser garder l’argent jusqu’à la fin de l’enquête. Comme cela on va voir la provenance de l’argent. Donc lui, il a gardé son procès verbal et il a demandé aux enfants de veiller sur l’argent. Et il voudrait qu’on mette dans la voiture de la dame et qu’on l’immobilise jusqu’à la fin de 17 heures-18 heures ce jour-là. Chose que les enfants n’ont pas accepté. Il s’est retourné pour rendre compte au Colonel.
À son retour, il trouve que les enfants ont fuit avec le sac d’argent. Heureusement il y avait trois éléments des forces spéciales qui les ont vu embarquer ce montant dans un taxis directement la banlieue. On a dit Zak, Adjudant-chef ne vous inquiétez pas, nous les connaissons. Allons chez le Colonel Doumbouya qui a demandé à l’Adjudant d’appeler le numéro des enfants. Ils ont appelé les deux numéros, ça passaient mais ils prenaient pas. Le président a donné des instructions que dans les cinq minutes de ramener les deux éléments. Les forces spéciales sont sorties. Ils ont traqué les deux éléments dans les trente minutes et ils les ont ramenés. Si vous vous rappelez, le même soir, les deux éléments ont été radiés des effectifs de l’armée. Le président a dit à Zak va continuer ton travail. Donc pour lui, à partir de là il n’avait rien à se reprocher. On était étonné qu’un mois après qu’il soit appelé à 21 heures par le haut Commandant de la Justice militaire pour lui dire de le rejoindre au haut commandement. Il vient et puis on le confie aux enquêteurs en violation de son droit en sa qualité de police judiciaire et de l’article 758 du code de procédure pénale en la matière. C’est ce qui est révoltant. Quand on dit que la Justice est la boussole qui doit orienter l’action de chaque citoyen, il faut que les gens sachent l’esprit de ce texte. Ce n’est pas que les magistrats. C’est tous les acteurs de la Justice. C’est-à-dire des avocats, huissiers, notaires, y compris des officiers de la police judiciaire. Je veux parler de la gendarmerie et de la police. Parce que quand le procès verbal est mal rédigé, ça complique la tâche aux magistrats.
Mon client ne se reproche de rien dans la mesure où les deux éléments qui ont pris l’argent ont effectivement reconnu qu’ils ont fui avec l’argent de la Dame. Il faut qu’ils disent où ils ont envoyé l’argent. Dans l’intérêt de la Justice, c’est un dossier qui doit être informé. Et partir de là, le juge d’instruction doit faire la part des choses. Je suis en train d’œuvrer dans ce sens pour changer de qualification. Au lieu que ça soit en flagrant délit que ça soit d’un dossier informatif. Les enfants étant radiés des effectifs de l’armée, ils disent que c’est Zakama qui leur a donné l’instruction de fuir avec cet argent. Vous ne trouvez pas ça trop facile ? Celui qui veut voler l’argent, vous pensez qu’il va dresser un procès verbal signé par la victime et son enfant ? Il a fait des prises de photos et il les a envoyé, à l’époque, au colonel Balla Samoura, son chef hiérarchique pour dire que le montant c’est effectivement 245 millions de francs guinéens. Sa voiture est au Haut Commandement et il a beaucoup d’éléments de preuves dedans que nous n’avons pas accès « , a-t-il expliqué
Mamadou KOUYATÉ
628 38 09 89