Les travailleurs de l’usine KKT Royal implantée à Matoto se sont, à nouveau, mobilisés devant ladite usine ce lundi pour demander entre-autres, l’augmentation de leurs salaires et une réduction des heures de travail au sein l’entreprise.
Ce matin, on pouvait constater la présence des policiers sur les lieux pour sécuriser la zone. Le syndicat des travailleurs était par contre absent.
Selon les informations recueillies sur place, un premier terrain d’entente avait été trouvé entre le syndicat et la Direction générale de l’usine qui prévoyait une augmentation de salaire à 15% et la fixation de la durée de travail à 12 heures. Chose que les travailleurs rejettent en bloc.
En l’absence des responsables syndicaux qui se trouveraient à l’inspection générale du travail pour renégocier, un des manifestants s’est confié à nous.
« Il y en a parmi nous qui ont fait ici treize ans, ils sont payés à six cent mille le mois avec 12 heures de travail, de 9 heures à 20 heures. Maintenant nous demandons aux nouvelles autorités de venir nous sauver dans ça. Juste une augmentation de salaire et la réduction des heures de travail. Les embauchés sont là mais ils sont embauchés oralement, aucun papier. Les femmes travaillaient pendant 12 heures. De 9 heures à 20 heures et de 20 heures à 6 heures du matin. C’est ça la cause de notre revendication. On a demandé la réduction des heures mais jusqu’à présent, ils imposent le travail de 12 heures que si celui qui ne veut pas puisse partir. Le propriétaire de l’Usine avait accepté oralement qu’il est prêt à payer soixante mille (60.000) francs guinéens par jour pour les non embauchés et quatre-vingts dix mille (90.000) francs guinéens pour les embauchés. Mais le lendemain il a changé d’avis. Il dit qu’il ne fera pas ça. Lors de la première négociation, ils ont parlé une augmentation de 15% des salaires avec le syndicat, les travailleurs ont rejeté ça. Par contre, ils ont refusé la diminution des heures de travail. Nous allons continuer la manifestation jusqu’à ce qu’on ait gain de cause » a-t-il martelé.
Rencontré, la Direction générale de l’usine n’a pas voulu se prononcer sur l’affaire à notre micro pour des raisons stratégiques, propres à elle. Cependant hors micro, un responsable de la même Direction a savoir ceci: « Ce se sont des mains d’œuvres journaliers qui ont abonné le travail sans préavis de grève. Quand ils sont venus à la recherche de l’emploi, on les montré le travail qu’ils devraient faire. Un travail qui ne nécessite pas pas une qualification. Il s’agit de prendre les objets pour les déplacer d’un point A à celui de B. Si tu acceptes, on travaille ensemble au contraire tu vas. Certains peuvent faire deux jours sans venir. C’est un travail journalier qu’on paie et à la fin du mois pour certains. Ceux qui acceptent bien-sûr ce principe. Cependant ceux qui sont venus manifester ce matin ne sont tous pas des travailleurs d’ici. Il y a des infiltrés parmi eux. Des anciens travailleurs qui ont déjà quitté et d’autres jeunes du quartier qui cherchent à aggraver la situation »..
La plus part de ces travailleurs est payée 50 mille francs guinéens par jours d’après eux. Ils réclament un salaire de base d’un millions cinq cent mille francs guinéens (1.500.000 fg), le mois. N’ayant pas été écoutés par les responsables de l’usine, ils se ont transportés à la mairie de Matoto. Cheminant le long de la route du côté du commissariat central de la police, ils sont arrivés à la mairie sans perturber la circulation. A leur arrivée, ils ont été reçus par le maire Mamadouba Tos Camara et ses collaborateurs. Mamadouba Tos Camara les a prodigué d’utiles conseils et leur promis de s’impliquer pour trouver solution aux problèmes posés .
« Nous ne sommes plus dans le passé. Les choses commencent à aller progressivement. Les jeunes commencent à être responsabilisés. Donc c’est à nous de prouver à la face du monde que nous sommes une jeunesse consciente, une jeunesse au service de sa population. Vous allez me donner la journée d’aujourd’hui et à l’instant T, nous allons engager les pourparlers. Vous allez nous donner la liste de deux ou trois personnes qui vont rester avec nous pour que tous les débats que nous allons essayer d’entreprendre soient devant ceux-ci. Parce que tout ce qu’on fera pour vous sans vous est contre vous. Pour éviter la rétention de l’information, nous allons se donner la main pour résoudre le problème ensemble », a promis le maire de la Commune de Matoto qui a été ovationné par les travailleurs.
Au moment où nous quittions les lieux, chaque manifestant cherchait à rejoindre son domicile. Leur syndicat qui poursuit la négociation à l’inspection générale du travail, selon une source au niveau de la Direction générale de l’Usine KKT Royal, il a été rejoint par un responsable de ladite Direction générale, dans le même cadre.
Djély Mamadou KOUYATÉ
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