Dans une décision rendue publique jeudi dernier, la Haute Autorité de la Communication a interdit aux médias privés d’organiser des débats entre deux candidats et la diffusion des sondages de vote à l’occasion de l’élection présidentielle prochaine. Interrogé sur le sujet, Mamadou Kaly Diallo, activiste de la société civile, a dénoncé cette décision, qui, selon lui, constitue une restriction de la liberté d’expression.
« C’est une décision sectariste. Je trouve que cette décision est injuste dans la mesure où elle viole l’un des principes sacro-saint de l’État. C’est une forme d’exclusion, maintenant quitte à savoir qu’est-ce qui est derrière cette exclusion parce qu’aujourd’hui on sait que les médias privés jouissent d’une liberté, d’une indépendance qui n’est pas aussi égale à celle des médias publics. C’est une restriction des libertés d’expression. À mon avis cette décision cache quelque chose derrière. Il reste à savoir s’il y a une volonté d’associer les médias dans le processus sachant que les médias peuvent contribuer énormément à rendre le processus crédible et surtout jouir sur la transparence, par ricochet à réduire les conflits ou les violences postélectorales », a-t-il indiqué.
Poursuivant, il souhaitera que le principe d’égalité et d’équité soit respecté et que la Haute Autorité de la Communication (HAC) revienne le plus vite que possible sur sa décision afin que les médias privés soient associés pour rendre le scrutin transparent et par conséquent moins violent. « Quand on veut avoir un scrutin crédible, apaisé et accepté de tous, c’est le processus et tous les acteurs concernés qui doivent conquérir à cette transparence qui doivent être impliqués à tous les niveaux. Je pense que c’est là qu’il est important de revenir sur cette décision, d’associer les médias privés et que les résultats soient publiés même par bureau de vote. Ça rassure les acteurs concernés », a-t-il conseillé.
Diop Ramatoulaye
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