Comment favoriser le recrutement de la main d’œuvre guinéenne pour la gestion des entreprises fonctionnelles et des grands projets en cours de réalisation? Comment aider la jeunesse à apporter sa contribution au développement de notre pays? Faut-il rénover ou faire une refondation complète du système de formation ou encore les réseaux des institutions qui les abritent? Quels moyens et quels modes de financement pour arriver à réussir ce pari? Quel peut-être la participation du secteur socio-économique et partenaires nationaux et internationaux pour financer les programmes de formation et surtout quels mécanismes mettre en œuvre pour cela?
Voilà autant de questions auxquelles tentent de répondre les responsables du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, dans le cadre des journées de concertation nationale du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation lancées ce mercredi 25 décembre, à Conakry.
Organisées sous le thème « Cartographie des filières et formations en République de Guinée, quels programmes pour l’employabilité des diplômés issus de l’enseignement supérieur », ces journées de concertation réunissent encadreurs, responsables d’universités et d’instituts publics et privés, employeurs, partenaires techniques et financiers, syndicats de l’éducation et étudiants.
Durant trois jours, ces différentes entités citées ci-haut discuteront de l’avenir de l’enseignement supérieur guinéen dans des panels, des expositions, des ateliers et des travaux en commission pour permettre de diagnostiquer sur l’adéquation entre la formation d’un côté et l’emploi de l’autre, d’établir un lien entre tous les acteurs concernés et trouver des pistes de solutions afin de s’adapter à la transformation du monde.
Au nom des étudiants Guinéens, Amadou Oumar Barry, président national des étudiants s’est réjoui de l’organisation de ces journées de concertation avant d’égrainer quelques besoins jugés indispensables pour la réussite de leurs formations académiques. « La révision des programmes enseignés dans les universités et instituts supérieurs avec des experts des différents domaines, équiper nos bibliothèques avec des documents liés à nos formations, inciter nos universités et instituts à trouver des partenariats avec des entreprises publiques et privées pour accorder des stages pratiques aux meilleurs étudiants, créer des laboratoires et les équiper, multiplier ce genre d’initiatives, organiser des cessions de meet-up et de compétitions, mobiliser les étudiants et encadreurs à s’intéresser aux différents langages de programmation de sites web et aux NTIC », a t-il sollicité.
Dans son discours d’ouverture, Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a longuement expliqué les raisons qui ont motivé l’organisation de ces journées de concertation.
« Il convient de rappeler que le système d’enseignement supérieur de Guinée compte de nos jours plus de 78 programmes de formations avec 988 filières réparties dans 49 institutions d’enseignement supérieur dont 17 publics. Selon les statistiques croisées du BSD du département, ces programmes de formation mettent chaque année sur le marché de l’emploi près de 21866 diplômés dont 5958 filles qui peinent à trouver un emploi ou à créer leur entreprise. (…). Les réponses apportées jusqu’ici ont été très souvent des solutions d’urgence. Or, il faudrait en plus de celles-ci appliquées des mesures strictes et durables pour venir à bout de ce fléau qui est le chômage des jeunes diplômés. C’est donc pour trouver des solutions que le ministère de l’Enseignement supérieur s’est engagé à organiser ces journées en vue de définir ensemble les bases d’une réforme des programmes favorisant l’employabilité des diplômés. Notre pays a besoin de formation de qualité qui débouche sur une plus grande employabilité de nos jeunes sortants des universités mais aussi des objectifs de développement bien réels. Nous devons donc inscrire cet événement dans la durée, lui donner une régularité et récolter les fruits des reformes engagés par mon département. Il s’agira de faire un état des lieux du contenu des programmes de formation-financement-emploi, mettre en commun les expériences des acteurs du secteur socio-économique et de l’enseignement supérieur pour une co-construction des programmes de formation, définir les voies moyens pour une possible liaison entre les politiques de développement et des programmes de formation, définir des moyens pour pérenniser les liens qui seront établis entre les acteurs, identifier les pistes de solutions pour cartographier les filières et programmes de formation et identifier les pistes de financement des programmes de formation« , a t-elle déclaré tout en invitant les universités guinéennes à s’ouvrir aux autres universités pour profiter des énormes opportunités d’échange d’études.
Présidant la cérémonie d’ouverture, Mohamed Béavogui, Premier ministre a indiqué qu’il y a encore beaucoup à faire pour obtenir les résultats escomptés dans ce secteur. Il a invité à une remise en question permanente, l’engagement des reformes en profondeur et à l’obtention des résultats probants. Mohamed Béavogui a aussi lancé un appel à tous les acteurs pour aider la Guinée à retrouver son niveau d’enseignement d’antan.
Ces journées de concertation prendront fin le vendredi 28 décembre prochain.
Ramatoulaye
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