Dossier du 28 septembre: la mise en liberté provisoire de Toumba encore refusée

Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba reste à la maison centrale de Conakry où il est détenu depuis cinq ans dans le cadre des enquêtes sur les événements du 28 septembre et la tentative d’assassinat du capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la transition de 2009. Sa demande de mise en liberté a été rejetée aussi par le tribunal de première instance (TPI) de Dixinn.

Après plusieurs échecs devant les tribunaux sous le régime déchu, maître Paul Yomba Kourouma a adressé le 2 février courant, au tribunal de première instance de Dixinn, une demande de mise en liberté provisoire de son client. Malheur encore pour lui ce lundi 22 février, le juge des référés a rejeté la demande.

L’avocat qui veut avoir la preuve de la véracité du slogan, « la justice sera la boussole », et celle du changement des magistrats, ne compte pas baisser les bras. Il promet d’interjeter appel. « Nous initions ce référé pour éprouver le slogan émis par nos autorités. Ensuite pour éprouver la magistrature, pour savoir si elle s’est vraiment affranchie, si l’indépendance consacrée l’est dans les faits. Mais nous avons été surpris par la décision qui a été rendue par le juge des référés en ce qui concerne la mise liberté de Toumba car il n’est plus ignoré de personne que cet homme subit une détention arbitraire, une détention prolongée, un manque de renouvellement de son mandat et la discrimination le tout cumulé par son état de santé qui n’a jamais attiré l’attention des autorités. Alors les débats se sont passés devant le juge des référés. Et le juge des référés ne conteste pas que le mandat n’a jamais été renouvelé, il ne conteste pas non plus l’existence d’un certificat médical au dossier mais ressort que la dénonciation du non renouvellement ne se serait pas passé dans le temps et que son certificat médical devait être renouvelé pour lui être opposable. Alors nous nous sommes donc dit qu’il s’agit d’une mauvaise appréciation des faits résultant de leur méconnaissance. Toute chose qui a abouti à ce mal jugé car tout le monde sait que Toumba a dénoncé ce non renouvellement de son mandat il y a longtemps, qu’il a d’ailleurs saisi toutes les juridictions de la place du tribunal de première instance en passant par la cour d’appel jusqu’à la cour suprême. Et que c’est très étonnant que l’on nous dise c’est maintenant que nous engageons, nous dénonçons le non renouvellement du mandat. (…) Toumba, donc doit continuer encore à être en prison. Nous ferons appel de cette décision. Nous saisirons la cour d’appel de Conakry, nous irons jusqu’à la cour suprême parce que devant la cour certainement ça sera une composition plus élargie et plus intelligente et qu’il y a encore là bas des hommes et des femmes plus aguerris qui font de cette profession leur sacerdoce… »,  a réagi maître Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba.