«Autonomisation des femmes en lien avec le développement durable: bilan de 2010 à nos jours». C’est le thème retenu par les autorités guinéennes pour la célébration du 08 mars, journée dédiée aux droits des femmes. À cette occasion, une journaliste de Guinee114.com a donné la parole à une activiste des droits de la femme.
Asmaou Bah Doukouré, puisque c’est d’elle il s’agit, est la secrétaire générale de la Fédération Guinéenne de l’Hôtellerie Touristique Restauration et Branches Connexes. Cette autre figure bien connue du monde syndical a donné son point de vue sur la journée du 08 mars.
« Permettez-moi de souhaiter une très bonne fête à toutes les femmes de la Guinée, de l’Afrique et du monde entier en particulier les travailleuses domestiques. La journée du 08 mars représente le résultat d’une grande lutte. Une lutte noble que les femmes ont mené depuis 1870. Et depuis 1977, ce sont tous les États membres de l’organisation des Nations Unies qui sont en train de fêter cette date, sans savoir que tout le mois de mars est consacré aux femmes. Cette journée est intéressante et importante pour toutes les femmes qui désirent d’avoir une autonomisation, la liberté, l’égalité et l’équité entre les sexes », a t-elle déclaré.
Dans son intervention, Asmaou Bah Doukouré a fait une demande aux autorités de la transition.
« Je demande aux autorités d’écouter les femmes, de prendre en compte les préoccupations des femmes au niveau du CNT dans l’intérêt supérieur de toutes les femmes guinéennes. Parce que quand vous entendez le développement c’est quand il y a l’éducation et ce sont les femmes qui donnent cette éducation. Donc une nation où l’éducation des filles est ratée, c’est un pays qui n’aura pas de développement. Je demande donc aux conseillers du CNT de prendre en compte tout ce qui pourra faire avancer les femmes », a t-elle lancé.
Sur la question relative à la polygamie, la syndicaliste dit être opposée à cette pratique qui est objet de débats dans la société.
« Je suis contre la polygamie parce qu’on ne peut pas partager le sentiment. Les hommes qui disent qu’ils vont épouser deux ou trois femmes et les aimer toutes, c’est dans la bouche. On ne peut pas aimer deux personnes à la fois. L’homme ne sera jamais juste face aux femmes », a t-elle tranché.
Pour finir, Asmaou Bah Doukouré a tenu à lancer un message aux magistrats guinéens.
« Chez nous en Guinée, on a tous les textes de lois qui protègent les filles et femmes violées et violentées tous les jours. Mais c’est l’applicabilité qui manque. Il faudrait appliquer ces textes qui condamnent ces violences faites aux femmes. Il faut aussi sensibiliser les parents pour ne pas donner les filles en mariage précoce. Ce n’est pas bon. Il faut laisser la fille se développer physiquement et se développer mentalement et chercher à étudier ou à faire un métier afin d’être indépendante. Sinon même si elle se marie, elle sera toujours à la charge de la famille. Une femme qui attendra tout de son mari sera une esclave », a laissé entendre la syndicaliste.
Diop Ramatoulaye
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