Les enseignants contractuels de l’Etat manifestent à travers le pays, depuis un certain temps, pour exiger leur intégration à la fonction publique sans passer par le concours. Estimant que les concours ont toujours manqué de transparence, ils demandent à être évalués en situation de classe.
Par rapport à ce sujet brûlant de l’actualité en Guinée, nous avons joint le secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE), le mercredi 9 mars 2022. Pépé Michel Balamou avec des preuves, soutient l’idée de ces enseignants.
« Il suffit juste de comprendre quels sont les mobiles réels qui sous tendent ce refus de concours. Vous savez généralement dans notre pays les concours sont souvent des moments où ceux qui ont plus d’argents ou qui ont des parents hauts placés sont déclarés admis. En 2005, il y avait onze mille (11 000) contractuels, cinq milles (5 000) étaient admis, six milles (6 000) et quelques avaient échoué. Le Président Conté a demandé à ce qu’on engage tout le monde. En 2016 également le même concours, les mêmes choses sont reproduites et finalement le ministre K2 (Ibrahima Kalil Konaté), paix à son âme, était obligé d’engager tout le monde. Et donc, ce n’est pas la peur du concours qui pose problème mais en réalité c’est les garantis de transparence, de crédibilité de l’organisation de ces concours et la moralité de ceux qui sont chargés d’organiser ces concours.
Nous au niveau du syndicat national de l’éducation (SNE), nous avons proposé à ce que l’on procède à l’insertion sommative et formative de ces contractuels. Et en les voyant en classe, parce que nous nous pensons que la meilleure façon d’évaluer un professeur c’est de le trouver en pratique de classe. Ceux qui vont être très aptes à enseigner qui ne présentent pas tellement des lacunes peuvent directement être engagés. Ceux qui auront un niveau moins peuvent être soumis à un renforcement de capacité. Et le troisième groupe qui sera non formant va être purement et simplement remercié. Et donc je pense qu’en faisant cela on peut inciter à ce que n’importe qui vienne enseigner au compte de l’éducation », a souligné Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE.
« …mais si cette fois on dit aux gens aller dans les écoles en fonction des besoins de ces écoles de N’Zo, de Panziazou,… a besoin d’un professeur d’histoire, de géographie, l’intéressé se présente, il acte sa candidature là, il commence à faire son stage là-bas. Et s’il est retenu ça veut dire il est d’accord pour enseigner dans cette école-là. Mais si on organise des concours à la va vite, à la sauvette et finalement ceux qui sont à Conakry quand vous les demander d’aller à l’intérieur ils refusent. Ils préfèrent perdre un mois, quatre mois de salaire avec leurs directeurs de ressources humaines et de rester à Conakry et profiter des avantages des écoles privées et des affaires. C’est là aussi le problème. Et donc, si le concours doit se tenir il faudrait qu’une commission soit mise en place composée des coordinations des contractuels, des syndicats de l’éducation, des membres du département de l’éducation plus ceux de la fonction publique. Et que ces épreuves soient des épreuves à l’orale, à l’écrite, en pratique de classe », a ajouté le syndicaliste.
À noter que la récente tournée du ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Guillaume Hawing, à l’intérieur du pays, a permis de découvrir des manques criards d’enseignants dans certains établissements visités.
Mamadou Macka Diallo
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