Les avocats de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et certains de ses ministres, ont tenu une conférence de presse ce mercredi 27 avril 2022, à Conakry. Dans son intervention, maître Sidiki Bérété, un des membres de ce collectif d’avocats est encore revenu sur ce qu’il appelle « violation de la loi ».
« C’est regrettable. Vous avez constaté vers la fin, les deux procureurs qui ont assisté à l’audience ont créé le vide. Moi je qualifie la décision d’hier de déni de justice. Le juge peut être poursuivi pour déni de justice, le président de la CRIEF parce que le ministère public ne s’est pas opposé à la levée des mandats. On a fait le débat, le ministère public voulait justifier le bien-fondé de sa procédure mais ne s’est jamais opposé. Vous avez formulé une demande, l’adversaire a acquiescé, qu’est ce qui empêchait le juge de lever le mandat ? Mais il a été intimidé. Il a manqué de courage aussi à cause du décret qui est venu intervenir pour pouvoir le dissuader parce c’est intéressant. Systématiquement l’ensemble des procédures initiées, le parquet a opté pour la détention. Comme il y avait deux juges qui se croyaient indépendants, on les a fait sauter automatiquement par un décret et le président de la CRIEF était obligé d’obtempérer. J’ai dit le matin, tant que l’inamovibilité des magistrats, le plan de carrière des magistrats, on n’a pas cherché à établir et à rassurer, aucun juge ne peut prétendre être indépendant. Parce que vous faites la tête dure on va vous faire sauter par un décret. C’est ça le problème parce que moi j’étais tellement ravi quand j’ai vu Me Konaté, Me Seydou, Me Sampil…. plaider c’était franchement sans démagogie, en beauté de plaidoiries en droit pénal. Mais le ministère public était incapable de répondre. Parce que s’il était sûr de sa procédure de flagrance alors pourquoi il a reviré ? Il est revenu, pourquoi il n’est pas parti à l’audience de flagrance. D’un de deux, est-ce qu’il y a la flagrance en matière d’une infraction traitée par une procédure spéciale telle que la corruption, le blanchiment des capitaux Non! Est ce qu’il y a flagrance dans l’infraction concernant les mineurs? Mais il a fait la flagrance est-ce que nos clients ont été arrêtés conformément à l’article 461, Non. ils ont été arrêté en flagrant délit? Non. Est-ce que le procureur était à même de présenter sur le champ nos clients, ? Non. Donc ce sont des violations.
Quand on parle, le bâtonnier dit de doser, on est obligé de doser. Mais les juges de la CRIEF ont confié leurs carrières à une transition, une petite période courte. C’est la Guinée ça. On se verra après la transition. On ne doit pas confier sa carrière à une transition. C’est des jeunes qui étaient l’espoir de notre justice, ils ont dit que les vieux sont dépassés, ils sont ceci ou cela. Mais eux ils sont sont venus ils se sont noyés, ils ont mordu à lapa d’inégalité et d’irrégularité. De toutes les façons, on reste sur notre faim. Comme on nous exige de comparaître maintenant par la volonté du procureur, on viendra devant le cabinet d’instruction. Ceux qui étaient indépendant là-bas déjà on les a fait sauter », a indiqué cet avocat de la défense.
Souleymane Bah pour Guine114.com
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