Cinq journalistes, tous du Groupe de presse Lynx-Lance et Lelynx.net en collaboration avec OSIWA ( Open Society Initiative for West Africa) ont conjointement animé une conférence ce mardi 27 avril 2022.
Il s’est agi pour ces hommes de médias de : la « présentation des résultats des enquêtes sur la Gouvernance économique en Guinée » réalisées dans l’intervalle de novembre 2020 à juillet 2021. Le prix du tabac, le budget électoral de la CENI des élections législatives de 2018 et celle de la présidentielle en mars 2020, l’exploitation outrancière des mines, l’importation massive du riz en Guinée et la nutrition en milieu carcéral sont les sujets qui ont l’objet de ces enquêtes.
« L’objectif que nous avons visé c’est de dénoncer la mal gouvernance dans notre pays. Il est de notre rôle de dire ce que font les cadres de l’administration de nos ressources. Parce que ces ressources là appartiennent à tous les Guinéens. Puisque la vocation du journaliste c’est de défendre’ l’intérêt collectif, notre objectif est de dénoncer ce qui ne va pas. Maintenant les attentes, nous espérons avoir aboutis à l’objectif visé. Parce que pour chacun d’entre nous, nous avons eu à soulever des résultats que nous mêmes nous ignorions. Nous sommes parvenus à des résultats auxquels nous ne nous attendions pas », a déclaré Mamadou Siré Diallo, rédacteur en chef du Lynx et de la Lance.
Mamadou Diawo Labboyah Barry, rédacteur en chef adjoint du Lynx et de la Lance fait partie de l’équipe d’enquêteurs. Il a travaillé sur le thème relatif au fait que le prix du tabac est moins élevé en Guinée.
« Il était question de savoir pourquoi. J’ai commencé l’enquête bien avant l’adoption en 2021 du code général des impôts qui a prévu une augmentation des taxes sur le tabac et il se trouvait que la CEDEAO avait prévu en 2017 une harmonisation du droit d’assise sur le tabac et l’alcool. La convention de la CEDEAO disait que tous les pays membres doivent taxer le tabac à au moins cinquante pour cent… Malgré l’adoption du code général des impôts, il y a des efforts à faire parce le tabac devrait être taxé à trente cinq pour cent mais nous sommes encore en manque de quinze points. Notre constat auprès des importateurs de Madina a révélé que les taxes n’ont pas été augmenté après l’adoption du code général des impôts. C’est pourquoi le prix du tabac est moins élevé en Guinée. D’après les spécialistes, même s’il y a un bémol à faire, plus la cigarette coûte moins cher, plus le taux de prévalence du tabagisme est élevé. Il y a un de mes interlocuteurs qui a pris l’exemple sur la France où un parquet de cigarette coûte dix Euro. Là-bas quand vous avez dix Euro, vous allez beaucoup réfléchir entre acheter à manger et acheter de la cigarette. Par contre chez nous ici, le prix est très bas. Il est aux alentours de douze pour cent en 2009, selon des données de l’OMS. Ce qu’on a constaté aussi sur le terrain au niveau d’une clinique à Entag, un quartier de la commune de Matoto en haute banlieue de Conakry, qui reçoit des toxicomanes…Notamment des jeunes adolescents qui viennent généralement des villes de l’intérieur du pays, Boké, Labé et Fria. Maintenant est-ce que c’est dû à la position géographique de ces villes par rapport à Conakry ? Parce que quand vous prenez N’Zérékoré, Kankan et Siguiri sont éloignés de Conakry. C’est ce qu’on a, faute de statistiques officielles qu’on peut vous donner », a expliqué Mamadou Diawo Barry.
À noter que chacun des sujets a été individuellement traité par un journaliste enquêteur.
Mamadou Kouyaté
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