Les initiateurs de « 224 Objectif Bac » étaient devant la presse ce samedi, 07 mai 2022 à Conakry pour parler de la quatrième édition.
Après les étapes de Mamou, Dalaba, Pita, Koubia et Tougué, les organisateurs comptent se déployer cette fois-ci dans la préfecture de Macenta. En justifiant le choix de Macenta, le coordinateur de l’ONG, Mohamed Aly Condé, a apporté des explications sur la particularité de cette année.
« On a choisi Macenta parce que l’année dernière dans la région administrative de N’Zérékoré, Macenta a été la dernière préfecture. La préfecture a présenté deux milles quatre cent et quelques candidats. Seulement 99 élèves ont été déclarés admis au baccalauréat. Nous pensons donc qu’il y a une difficulté à ce niveau et comme chaque année notre choix porte sur la dernière préfecture d’une région ou sur la dernière région pour y aller. Cette année donc, on a mobilisé un peu plus de 35 (enseignants) volontaires qui vont aller faire réviser nos frères candidats au baccalauréat du côté de Macenta cela pendant plus de 15 jours…
La particularité cette année c’est qu’au retour de Macenta nous comptons organiser un plaidoyer en faveur de l’éducation. Nous pensons que nous avons capitalisé toute l’expérience que nous avons eu depuis 2019 à aller à l’intérieur du pays. Nous pouvons inviter les partenaires techniques, les amis de l’école, l’environnement de l’école et tous ceux qui peuvent apporter quelque chose pour un changement positif dans ce secteur. Nous pouvons les réunir et puis leur expliquer un peu ce que nous avons vu à l’intérieur du pays surtout attirer l’attention la dessus afin que chacun puisse faire ce qu’il peut pour que la situation change parce qu’elle n’est pas du tout reluisante notamment à l’intérieur du pays.
On a l’impression parfois que les décisions se limitent aux élèves de Conakry pourtant à l’intérieur ils sont encore très nombreux mais ils étudient dans des conditions extrêmement difficiles. Vous ne pouvez pas imaginer qu’au XXIème siècle que des élèves étudient dans ces conditions-là. Mais je pense que c’est parce qu’il n’y a pas assez d’information autour des écoles et que chacun d’entre nous pourrait participer effectivement à donner cette information-là afin d’influencer les décideurs pour qu’ils puissent prendre les problèmes à bras le corps », a expliqué Mohamed Aly Condé avant de revenir sur les activités de l’année précédente.
« Nous sommes allés à Koubia l’année dernière et à Tougué, nous sommes intervenus. L’année on avait un programme spécial qu’on appelait « Koubia objectif BEPC ». Koubia qui avait fait zéro admis au niveau du BEPC méritait quand même une autre attention. Donc on a mobilisé des volontaires et ils sont allés à ce niveau. Je pense qu’on a eu un peu plus de résultats. On a eu 40 sur moins de deux cent candidats dans cette préfecture-là. Cependant au niveau du baccalauréat que ça soit à Koubia ou à Tougué, nous pensons que le problème était plus grave que ce qu’on nous présentait.
On a fait ce qu’on a pu mais les conditions dans lesquelles les élèves étudient là-bas encore, les conditions dans lesquelles ils préparent les examens c’est des conditions inadmissibles. Et on peut tout a fait comprendre qu’ils ne sont pas majoritairement admis au baccalauréat ou qu’ils ne soient même pas admis cette année encore. Parce qu’à Koubia et à Tougué c’est un problème structurel. Je pense que l’État devrait exister là-bas particulièrement dans le secteur de l’éducation et c’est un appel qu’on lance », a-t-il mentionné aussi.
Pour finir, le coordinateur de « 224 objectif bac » a lancé un appel aux institutions et personnes de bonnes volontés. « Depuis 2019, nous fonctionnons de la même manière. Ce sont les bonnes volontés qui nous apportent des appuis. On n’a jamais une institution derrière qui nous demande le budget qu’on souhaite avoir et finance par après et à laquelle institution nous devons rendre des comptes non. Ce sont des personnes privées, d’abord les médias qui couvrent nos conférences et diffusent l’information, les ressortissants des différentes préfectures dans lesquelles nous nous rendons souvent et après ce sont les bonnes volontés tous âges réunis qui acceptent de nous donner ce qu’ils peuvent en fonction de ce qu’ils ont afin de nous faciliter la mission.
L’appel est lancé envers ces bonnes volontés pour cette année encore mais aussi à tous ceux qui nous ont observés, des différentes institutions si elles nous observent parce que notre souhait qu’un jour qu’on ne tourne plus à l’informel, qu’on attend plus à la dernière minute pour mobiliser les gens afin d’aller dans des préfectures. Notre souhait c’est que ça soit institutionnalisé, qu’on sache que chaque année il y a des jeunes qui peuvent s’engager sous le drapeau comme exactement chez les militaires pour aller apporter une aide humanitaire et volontairement à des candidats ou plutôt à des citoyens qui en ont besoin dans des endroits, qui en ont besoin sur le territoire guinéen », a-t-il lancé.
À rappeler que cette structure a été créée en 2019 après les faibles résultats au baccalauréat qui avaient fait moins de 25% d’admis en 2018. Elle intervient à travers le volontariat, faire réviser les candidats avant le début des examens.
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Mamadou Macka Diallo
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