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Hypertension artérielle, causes et modes de prévention: l’avis d’un spécialiste

Le 16 mai de chaque année marque la Journée Mondiale de l’Hypertension artérielle. En Guinée, aucune activité n’a été organisée cette année. Toutefois, notre rédaction a donné la parole à un spécialiste en cardiologie. Dr Ousmane Souaré en service à l’hôpital national Donka, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous a confié qu’il existe deux types d’hypertension artérielle selon la classification étiologique. 

 
« L’hypertendu n’est pas une maladie en soi mais plutôt la conséquence d’autres maladies. Pour cela, l’hypertension artérielle est repartie en deux lots. Il y a les hypertensions artérielles primaires et les hypertensions secondaires. Les hypertensions artérielles primaires n’ont pas de causes connues. C’est pourquoi on les appelle hypertension artérielles essentielles. On ne peut pas dire réellement que c’est telle maladie qui a en traîné l’hypertension artérielle primaire. Cette catégorie représente quatre vingt dix pour cent (90%) des cas de l’hypertension artérielle. Il y a dix pour cent (10%) des cas de l’hypertension artérielle qui sont des causes secondaires dont les causes sont connues. Ça peut-être, par exemple, un rétrécissement de l’artère rénale, des maladies métaboliques qui l’avaient entraîné, une coarctation de l’aorte, une tumeur, au fait. Ces causes sont connues et traitables. Lorsqu’on les traite, l’hypertension artérielle secondaire est guéri. Mais dans le cas de l’hypertension artérielle primaire, comme la cause n’est pas connue, le traitement c’est à vie. Quelqu’un qui vous dit qu’il peut traiter l’hypertension artérielle primaire ou essentielle, il a menti. Parce qu’on ne traite quelque chose dont on connaît la cause. Si on ne connaît pas la cause de quelque chose, on essaie d’atténuer, de minimiser les symptômes », a expliqué Dr Ousmane Soumaré.
 
À en croire notre interlocuteur, pour être hypertendu, il y a deux manière, non modifiables et modifiables. « L’hypertension artérielle a des facteurs de risques. Elle-même étant un facteur de risque cardiovasculaire. C’est-à-dire l’environnement, le milieu ou le style de vie dans lequel on se trouve, peut nous nous conduire à l’hypertension artérielle. Ces facteurs de risques sont repartis en deux lots. Il y a des facteurs de risques non modifiables et modifiables. Les facteurs non modifiables ont trois sous facteurs. Il y a premièrement l’hérédité. Quelqu’un qui est né dans une famille hypertendue dont les parents du premier degré papa et maman sont hypertendus, il y a la forte probabilité que leurs enfants et descendants soient hypertendus.
 
Deuxièmement, il y a l’âge. Il a été prouvé que plus on augmente en âge, plus on est exposé à l’hypertension artérielle. Parce que plus on augmente en âge, plus les vaisseaux deviennent rigide. Et cette rigidité des vaisseaux peut entraîner l’élévation de la pression artérielle.
 
Troisièmement, il y a aussi le sexe. C’est vrai que quelqu’un peut aller, avec l’avancée de la médecine, la chirurgie esthétique, pour modifier son sexe. Donc, le sexe peut exposer à l’hypertension artérielle. Ce sont les trois facteurs non modifiables.
 
Concernant les facteurs modifiables, il y a l’obésité. Quelqu’un qui est surpoids ou obèse. Il y a également le tabagisme, l’alcool, le style de vie, manger trop gras, trop sucré. Il y a aussi des médicaments tels que la pullule que certaines femmes prennent, le stress etc. », a fait savoir le cardiologue.
 
Poursuivant, Ousmane Soumaré a déclaré ceci. « Quand on remonte dans le temps, le sexe masculin était beaucoup plus exposé que le sexe féminin. Parce qu’on supposait que ce sont des hommes qui fumaient et buvaient beaucoup. Mais aujourd’hui, les femmes commencent à rejoindre les hommes. Les deux couches ont, à date, le même degré de risques d’exposition à l’hypertension artérielle. On peut être diagnostiqué aujourd’hui hypertendu et les complications surviennent dix ans après. Donc, il ne faut pas que les gens pensent que le malade c’est celui qui est couché. Certains marchent mais ils sont malades », a-t-il rappelé.
 
Selon Dr Ousmane Soumaré, il y a deux méthodes de traitement de l’hypertension artérielle dont le traitement non médicamenteux et celui médicamenteux.  « L’objectif du traitement de l’hypertension artérielle primaire c’est d’équilibrer les chiffres tensionnelles. La première chose, c’est le traitement non médicamenteux, manger moins gras, moins sucré, moins salé, faire du sport quatre vingt dix minutes par semaines. C’est-à-dire trente minutes trois fois dans la semaine, le minimum. Si c’est la course à pieds, à vélo ou la natation, il est recommandé de faire trente minutes. Mais c’est la marche rapide, il est recommandé de marcher pendant une heure, trois dans la semaine. Si l’intéressé est soumis aux facteurs de risques comme l’alcoolisme, le tabagisme, on lui demande d’arrêter ça. Si c’est du stress, on lui conseille de le diminuer. C’est la première partie du traitement. 
 
La deuxième partie du traitement ce sont des médicaments. Les produits prescrits par les médecins spécialistes », a indiqué Dr Ousmane Soumaré.
 
En fin, pour prévenir l’hypertension artérielle, Dr Ousmane Soumaré conseille à la population de veiller sur leur style de vie, éviter le stress, faire du sport, manger moins gras, moins sucré, moins salé, manger et bouger pour ne pas rester sur place. Ce conseil est valable, mentionne-t-il, pour ceux qui ne sont pas touchés par l’hypertension artérielle. Il est aussi important pour ceux qui en sont victimes, dit-il, en plus de la prise quotidienne des médicaments et le respect des rendez-vous du médecin qu’ils doivent observer. Et surtout abandonner tout ce qui est interdit, a conclu Dr Ousmane Soumaré.
 
 
Djély Mamadou Kouyaté
628 38 09 89

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