Le CNRD qui s’est engagé dans la récupération des biens de l’État poursuit ses opérations à l’intérieur du pays. Dans la préfecture de Dinguiraye où plusieurs bâtiments ont été cochés, cette récupération fait assez de bruits.
Le délégué du conseil national des organisations de la société civile de Dinguiraye (CNOSC) a évoqué cette situation. Alhassane Diakité est revenu sur l’historique de ces problèmes de domaines d’État dans la ville sainte d’Elhadj Oumar Tall.
« En effet cette problématique ne date pas d’aujourd’hui mais depuis la colonisation, simplement parce que les colons sont venus trouver des personnes sur place. Après la colonisation il y a eu le transfert du pouvoir aux nouvelles autorités guinéennes et à ce moment là, l’État était pauvre. Alors, il a mis à contribution la population pour se relever. Cette contribution allait de l’emprunt des domaines à l’accaparement de certains pour mener ces projets et activités sans documents de base parfois et même la restitution également. Le président à l’époque, Ahmed Sékou Touré a procédé à la nationalisation des terres à savoir je cite: la terre appartient à l’État ». Cela résumait tout à l’époque. Toujours dans la continuité de l’État, le régime suivant est venu restituer tous les domaines et a promis la libéralisation qui a poussé les gens et l’État à l’abus à travers l’achat des domaines de centaines et des dizaines d’hectares, à l’accaparement, à l’occupation anarchique et à la construction fantaisiste un peu partout sans contrôle. Après ce régime, un autre est venu avec un régime de Gouvernance Démocratique qui exige de la part des gouvernants de la redevabilité, de la participation, de la concertation, du dialogue au consensus et à l’alternance. À cause de la lourdeur administrative, de l’exode rural à la poussée démographique, les mêmes situations et comportements ont continué et voir empiré de la plus belle des manières dans l’impunité avec les ventes des domaines, les occupations illégales… j’en passe. Au lendemain du 05 Septembre 2021, dans ses déclarations, le CNRD à promis de se défaire des anciennes pratiques. Cependant tout ceux qui ont vendu, pillé ou détourné les bien de l’État vont répondre de leurs actes et que les domaines de l’État seront récupérés.
Aujourd’hui cette opération se déroule à l’intérieur du pays avec beaucoup d’irrégularité et d’abus même si la plus part des personnes concernées ont acquis avec les représentants de l’État de quelques niveau qu’ils soient ( chef secteur, district ou quartier, élus locaux, service de l’habitat).
Le constat est clair et évident que la population est en avance par rapport à l’État dans cette question de domaine. C’est pour ces raisons qu’il est important, voir indispensable aujourd’hui que le CNRD face de la manière et avec tact pour gérer cette situation », a largement narré Alhassane Diakité, délégué du CNOSC-Dinguiraye.
Il n’a toutefois pas manqué de faire des propositions de pistes de solutions aux autorités et des recommandations à la société civile.
« Exploiter les documents de base par rapport au patrimoine bâti et non bâti;
– Décanter les situations à ne pas faire du tord aux pauvres populations;
– Actualiser les différents plans du cadastre existants;
– Elaborer un document officiel et accessible à la population par rapport au cadastre;
Enfin, vivement pour organiser les états généraux sur le foncier afin d’avoir une situation générale sur le foncier en Guinée.
Également à la société civile de renforcer les concertations et harmoniser avec les différentes plateformes afin de porter plus haut la voix des sans voix », a-t-il mentionné sur sa page Facebook.
À rappeler que les travaux ont été arrêtées ces derniers jours afin de régler quelques insuffisances liées notamment aux plans du cadastre. À en croire l’activiste de la société civile, la reprise des activités ne devrait pas tarder.
Mamadou Macka Diallo
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