A l’occasion du séjour du gouvernement dans la région de la Guinée forestière, le Premier ministre multiplie les rencontres médiatisées. Parmi les sujets constitutifs de ce qui est devenu son refrain, figure celui portant sur le prix du carburant. Mohamed Béavogui ne laisse passer aucune occasion pour expliquer que chaque litre d’essence acheté à la pompe couterait cinq mille (5.000) francs guinéens à l’Etat. Une saignée décrite par le chef du gouvernement pas sans un ton….larmoyant.
« Aujourd’hui, l’essence qu’on pouvait acheter un peu moins cher, pour le vendre à 10 mille francs guinéens, à l’étranger on l’acheté à 15 mille francs. Vous, vous l’achetez à 10 mille francs. L’Etat doit trouver cinq mille francs pour chaque litre que vous achetez pour le mettre à la place de ce que vous vous ne payez pas. C’est ça la réalité. Mais ces cinq mille francs, où on les prend ? On les prend dans l’éducation, dans la santé, dans les routes, c’est ça la réalité », a déclaré le Premier ministre dans une salle présentée comme étant une maison des jeunes. C’était ce mardi, après le conseil interministériel délocalisé à Nzérékoré.
Selon nos informations, la tentation de passer à une augmentation du prix du carburant à la pompe s’empare de plus en plus de certaines autorités. Beaucoup ne cessent de regretter la baisse effectuée aux premières heures de la transition et parlent d’un populisme qu’il faudra abandonner pour être réaliste.
Ces différentes sorties du Premier ministre sur le sujet du prix du carburant consistent-elles à simplement expliquer les efforts du gouvernement pour alléger les charges de la population ? Est-ce une opération de justification d’une augmentation imminente des prix ? Nous n’en savons rien de sûr mais il faut rappeler que la junte au pouvoir au Burkina Faso, a récemment procédé à une hausse du prix des produits pétroliers à la pompe. Aussi, ces pleurnichements du chef du gouvernement interviennent dans un contexte marqué par des difficultés économiques. Le gouvernement fait d’ailleurs feu de tout bois pour mobiliser des ressources y compris par la hausse de certaines taxes qui ont plus que doublé.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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