Suite à la découverte à Cobaya, dans la commune de Ratoma (Conakry), du corps d’une fillette morte étranglée et déposée dans la toilette d’une mosquée après avoir été « violée », le procureur général près la Cour d’appel de Conakry s’est rendu dans la famille mortuaire ce vendredi. Charles Wright dénonce un assassinat.
« Nous sommes venus ce matin en tant que représentant du ministère public, compatir à la douleur de la famille. C’est une femme complètement déboussolée certes mais il faut que les acteurs que nous sommes, puissions nous tenir à ses côtés pour la rassurer parce que c’est un meurtre, on peut même qualifier l’acte d’un assassinat. Le simple fait de donner la mort à quelqu’un c’est un meurtre mais lorsqu’on le fait avec guet-apens, ça devient de l’assassinat », a t-il fait savoir.
À la suite de cette découverte macabre, le procureur général indique que plusieurs personnes présumées auteures ont été interpellées. Il demande la coopération de la famille pour la manifestation de la vérité.
« Aujourd’hui il y a des personnes suspectes qui ont été interpellées. Au delà des autorités religieuses, on a procédé à l’interpellation de six autres personnes. J’ai dit à la famille on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Vous ne pouvez pas demander à ce que justice soit faite et que certains membres de la famille constituent d’obstacles à la manifestation de la vérité (…) Aujourd’hui étant sur les lieux, ça nous a permis de comprendre qu’il y avait un groupe de jeunes qui était venus envoyés par la grand-mère au niveau de la concession familiale pour des fins de maraboutage, pour des fins de fétichisme et qu’il y avait toute une organisation toute la nuit au niveau de cette concession. Alors, lorsque les faits se sont produits, la question que le ministère public à travers le parquet d’instance s’est posé, c’est comment un corps ligoté peut être retrouvé dans une toilette dans l’enceinte d’une mosquée? Aujourd’hui, ça nous a permis d’affirmer d’emblée que le corps n’a pas été retrouvé dans la mosquée. Nous sommes en face comme ça de cette mosquée. Mais deuxièmement ça nous permis de savoir que la fille était sortie pour aller acheter la bougie à la demande de sa grand-mère. Donc est-ce qu’elle s’est coïncidée avec l’arrivée des personnes malveillantes? L’enquête pourra nous déterminer. Mais je peux vous dire aujourd’hui que les personnes qui ont été interpellées, il existe des indices concordants qui laissent croire que ce sont eux qui ont consommé cette infraction crapuleuse », a ajouté le procureur général.
« Parmi les infractions aujourd’hui contre lesquelles nous avons une politique pénale ferme, sans ambages, sans complaisance, ce sont les infractions contre les mœurs.
Parmi les infractions contre les mœurs, ce sont les cas récurrents de viol qui, malheureusement, les gens ne trouvent pas d’explication sur le plan sociologique. Vous ne pouvez pas admettre qu’une jeune fille de neuf ans, quel plaisir on pourra recouvrer en faisant des rapports charnelles avec une telle personne ? C’est pourquoi la loi, la minorité est une cause d’aggravation des peines. Les personnes qui sont poursuivies encourent jusqu’à la perpétuité parce que le viol a été suivi par des actes de violences de torture. Nous allons requérir la perpétuité contre les personnes qui seront retenues coupables », a promis Charles Wright, procureur général près la Cour d’appel de Conakry.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10