Le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, après l’immersion gouvernementale à l’intérieur du pays, dresse un constat pour ce qui concerne le foncier. Interrogé par Djoma FM le vendredi, 1er juillet 2022, Ousmane Gaoual Diallo par ailleurs porte-parole du gouvernement a commencé par évoquer la gestion du foncier en Guinée qu’il qualifie d’une question de « hasard ».
« La question du foncier en Guinée, c’est une question qui se gère au hasard partout. Toute la Guinée n’a pas 100 000 titres fonciers. La haute Guinée, le premier titre foncier que j’ai vu à Kankan date de 1906… Depuis ils sont à 3 000 c’est tout. Reconnaître un droit d’usage et avoir un droit de propriété effective, c’est deux choses qui sont différentes. Les coutumiers ont des droits d’usage reconnu par les lois, c’est leurs terres. Maintenant pour qu’ils soient propriétaires d’une certaine manière, il y a des actes qu’il faut poser. Si la terre n’a pas d’identité, n’a pas d’immatriculation, n’a pas de propriété reconnue par l’État, ça toujours des sources de conflit et c’est comme que ça notre pays est géré. Aujourd’hui Conakry c’est 500 000 parcelles », a expliqué Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du gouvernement.
Pour être en phase avec le modernisme, le ministre a annoncé la mise en place d’une application qui sera opérationnelle dans trois semaines et qui devait servir de base de données pour le référencement des parcelles et autres.
« À court terme, ce qu’on est en train de faire, c’est de commencer le référencement, d’ici la fin de l’année, des parcelles à Conakry. C’est un chantier qui va durer une dizaine d’années. On ne peut pas référencer tout le pays en moins de 10 ans. C’est un chantier immense qui va avoir à peu près 300 emplois directs et un service complet dédié à ça, de cartographie et d’identification des parcelles. On a commandé déjà les certificats d’immatriculation de droit d’usage foncier qui vont arriver. On est en train de créer cet environnement avec une application qui va être en ligne d’ici trois semaines qui est en préproduction et ça va nous servir comme base de données pour référencer. C’est-à-dire chaque parcelle, on va prendre l’identité du propriétaire, la dimension de la parcelle, sa situation géolocalisée et tout ça intégré dans une base de données et imprimé sur un papier pour que chaque propriétaire d’une parcelle puisse l’avoir. A terme, c’est une source de mobilisation de recettes de l’État. Parce qu’on va associer à ça une taxe foncière nécessairement et l’État pourra accroître ses ressources rien que par ça. Et puis après s’il y a du bâti, le bâti aussi peut faire l’objet de référencement et après on va adosser au battu une taxe d’habitation. Tout ça, c’est des mécanismes de mobilisation de ressources de l’État. Le foncier, c’est un gisement immense des ressources », a laissé entendre Ousmane Gaoual.
Il faut noter toutefois que le problème est à la base des conflits récurrents entre des citoyens eux-mêmes et parfois entre l’État et ses citoyens. Cette situation conduit à des affrontements souvent.
Mamadou Macka Diallo
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