Le dimanche 3 juin 2022, la CEDEAO a tenu un sommet extraordinaire dans la capitale ghanéenne, Accra. L’examen des transitions en Guinée, au Mali et au Burkina Faso était à l’ordre du jour.
Au cours du huis clos, il a été décidé de rejeter les 39 mois proposés par le CNRD et un nouveau médiateur en la personne de Thomas Boni Yayi, l’ancien président du Bénin a été désigné après le désistement de Mohamed Ibn Chambas.
Ce lundi, notre rédaction a joint au téléphone le secrétaire exécutif de l’UFR. Saïkou Yaya Barry n’a pas manqué de réagir à ce sujet d’actualité.
« Il faut savoir que la CEDEAO n’a pas tenu compte de cette décision du CNT raison pour laquelle ils n’ont parlé que des 39 mois. Parce que sachant bien que le CNT n’a pas vocation de donner une quelconque période. Nous nous rendons compte que la CEDEAO a rejeté la proposition des 39 mois du CNRD qui est l’organe qui doit discuter avec les forces vives sur la durée de la transition. Malheureusement qui n’est pas fait. Aujourd’hui, cette décision de la CEDEAO de rejeter mais aussi de nommer un médiateur nous va droit au cœur, ce sont nos réclamations. Nous avons dit que la période n’a pas été consensuelle mais aussi nous avons besoin d’un médiateur pour régler entre la junte et les forces vives de la nation sur la durée de la transition, c’est ce qui fut fait là-bas. Nous avons apprécié le fait qu’ils ont donné une période moratoire d’un mois permettant à la junte de se raviser et de façon honnête et sincère discuter avec les forces vives en présence d’un médiateur pour trouver une période raisonnable mais aussi donner un contenu à la transition nous permettant de sortir de cette situation. Donc nous avons apprécié parce que les sanctions qui vont tomber sur la Guinée ce n’est pas sur cette poignée de personnes qui est au sommet, c’est la population toute entière qui va en souffrir et nous nous sommes conscients de ça. Nous savons qu’une transition ne peut pas développer un pays. Nous savons la précarité qui existe à l’intérieur de notre pays aujourd’hui. Si le CNRD n’a pas ce souci, nous nous avons ce souci. Nous estimons s’il y a eu 10 mois le CNRD n’a pas voulu nous donner une orientation, nous aider à faire en sorte que la transition termine c’est parce que le CNRD veut s’éterniser au pouvoir ou veut avoir la main mise sur ce qui peut arriver après la transition. Et comme cela n’est pas possible, nous estimons que la présence et l’implication de la CEDEAO serait quelque chose de fondamental pour éviter le pays de sombrer », a martelé Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR.
Et l’ancien député d’ajouter: « C’est pas une question de retour c’est ce que que nous avons réclamé qui est mis en marche désormais par la CEDEAO. L’arrivée d’un médiateur, dès le début on a demandé cela. La discussion entre nous et le CNRD, la présentation de la liste des membres du CNRD. La discussion sincère pour sortir de la transition, c’est ce qu’on a demandé. La rencontre à l’hôtel n’était qu’une farce parce que l’objectif de la rencontre c’était comment mettre en place un cadre de dialogue ce n’était pas un cadre de dialogue. Et à notre entendement, le cadre de dialogue et le format doivent être proposés par le médiateur qui va arriver. C’est lui qui doit préparer parce que le Premier ministre, son gouvernement et le CNRD sont une partie prenante du dialogue. Ils ne peuvent pas conduire le dialogue. Les forces vives d’un côté, le gouvernement et le CNRD de l’autre en présence d’un médiateur c’est ça le cadre ».
Du côté du gouvernement, le porte-parole a fait savoir que c’est l’humilité et le maintien du dialogue qui a pesé en faveur de la Guinée.
Mamadou Macka Diallo
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