Sauf changement de dernière minute, Charles Alphonse Wright prend fonction ce mardi, 12 juillet 2022 à la tête du ministère de la Justice. L’ancien procureur général près la cour d’appel de Conakry, nommé ministre vendredi dernier, succèdera ainsi à Moriba Alain et sera le troisième à siéger au Conseil des ministres en tant que ministre de la Justice sous le « règne » du Colonel Mamadi Doumbouya.
Reproché de s’accrocher trop à une interprétation rigide et parfois erronée des lois, le procureur général a provoqué une avalanche de critiques lorsqu’il a affirmé : « si c’est par l’application de la loi que je dois incendier la Guinée, alors elle sera incendiée ».
Quelques semaines après ces déclarations scandaleuses, il a fait arrêter trois leaders du FNDC dans des conditions dénoncées par les défenseurs des droits de l’homme. Conakry a subi les conséquences d’au moins deux jours de manifestations de rue. Le très réputé axe Bambéto-Cosa a enregistré des violences entre manifestants et forces de l’ordre. Barricades, pneus brûlés, plusieurs blessés…la Guinée n’a pas été incendiée mais une partie de Conakry était sous tension.
Alors que le tribunal de Dixinn venait de le débouter en déclarant les personnes arrêtées non coupables, le même Charles Wright a été nommé ministre de la Justice. Il a plus de force parce que si jusque-là il était patron des procureurs relevant de la cour d’appel de Conakry, il assure désormais la tutelle de tous les procureurs. Charles Wright a donc plus de moyens dans ses mains, lui qui n’hésitera pas d’incendier le pays s’il le faut pour appliquer la loi, selon ses propres mots.
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Ousmane Diakité