L’ANAD proteste, avec véhémence, contre la dissolution du FNDC qui montre que l’ignominie a touché ses limites. Elle a frémi d’indignation et la Guinée entière avec elle, face à cet acte administratif dont le seul objectif est d’éteindre toute résistance à la dictature en étranglant les fantassins de ce combat.
Qui peut croire à son fondement lorsque les valeurs de la République sont invoquées par ceux qui les assassinent? Puisque la République s’identifie à la patrie, est-ce un acte de patriotisme que de tuer et blesser les guinéens par des armes létales, détruire ou voler leurs biens, alors qu’ils affirment simplement leur droit de manifester pour exprimer leur opinion sur la gestion publique de leur pays?
Est-ce un acte de patriotisme que de trahir sa profession de foi, être infidèle à la Charte qu’on s’est octroyée et asseoir son pouvoir sur le parjure ? Est-ce un acte de patriotisme que d’offrir au monde le spectacle d’un pays où des membres des forces de défense et de sécurité se comportent en milices adoubées par le pouvoir en place ? Où le territoire d’une population ciblée est militarisé avec des exactions à connotation ethnique ? Où des libertés fondamentales sont violées avec de l’acharnement contre les leaders politiques dont plusieurs sont en prison ou en exil ? Où les responsables du pays sont sans visage, refusant obstinément de décliner leur identité ?
L’ANAD et les autres forces vives du pays répondent, en écho avec le FNDC, que le CNRD doit retrouver le chemin de la République. Son devoir n’est pas de s’attribuer l’exercice exclusif et autoritaire de la souveraineté populaire invitant les guinéens à se taire et à laisser faire. Ce n’est pas de violer les libertés fondamentales et la dignité des guinéens. Son devoir n’est pas de considérer que les services rendus le 5 Septembre valent inscription d’hypothèque sur la nation en tirant un profit illicite.
Le devoir du CNRD, son seul devoir, au nom du principe d’élections libres, transparentes et inclusives comme mode unique de dévolution du pouvoir d’État, est d’organiser ces élections dans les meilleures conditions possibles pour rétablir l’ordre constitutionnel et permettre au pays de renouer avec le processus de son développement.
L’ANAD invite le CNRD à réfléchir sur cette observation de Montesquieu : « Je dirais aux princes: pourquoi vous fatiguez-vous à tant étendre votre autorité ? Est-ce pour augmenter votre puissance ? Mais l’expérience de tous les pays et de tous les temps fait voir que vous vous affaiblissez. Est-ce pour faire du bien ? Mais quels sont les peuples et les lois si stupides qui vous gênent alors que vous voulez faire du bien ? C’est donc pour pouvoir faire du mal. »
Le CNRD doit donc se ressaisir et entendre le FNDC et ses responsables, des patriotes intransigeants, à l’âme haute, tirant leur orgueil de leur renoncement à tout profit personnel. Les manifestations du 28 et 29 juillet dernier sont un rappel au CNRD de sa responsabilité non pas pour pérenniser son pouvoir mais pour le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai conforme aux normes de la CEDEAO. Le FNDC est le porte-voix de cette exigence au nom des forces vives du pays représentant plus de 90% des suffrages des guinéens.
L’ANAD et les autres forces vives du pays sont donc FNDC. Ensemble elles sont dans l’esprit du FNDC, et aujourd’hui plus qu’hier, elles répondront, avec une détermination toujours plus affirmée, à l’appel contre la dictature et pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Vive le FNDC
Conakry, le 11 août 2022
L’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie