L’avocat de Lounceny Camara parle: Quand un inculpé décède, l’action publique est interrompue

C’est la première prise de parole de maître Nicolas Zomy, avocat de l’ancien ministre Lounceny Camara, 48 heures après la mort de ce dernier. Interrogé ce lundi chez nos confrères de la radio Sabari FM, sur les conséquences que cette disparition pourrait avoir sur la procédure judiciaire en cours contre Lounceny Camara, l’avocat précise:  » Quand un inculpé décède, l’action publique est interrompue. On ne peut pas poursuivre quelqu’un qui est déjà mort. Donc comprenez que dans ce dossier, l’action publique est éteinte, il n’y a plus de suite ».

 
 
Amené à réagir sur le contenu du communiqué du ministère de la justice annonçant que le défunt Lounceny Camara était sous de bons soins, l’avocat  rajoute.  » Vous savez le ministre n’est pas juge. Ce que dit ce communiqué ce n’est pas exact, il était à l’hôpital certes, mais ce centre n’était pas équipé. Il avait besoin d’un appareil qui pouvait l’aider à faire une oxygénation du cœur. Malheureusement, il n’a pas pu bénéficier de l’installation de ce service alors que c’était nécessaire », déplore l’homme en robe noire.
 
Dans cet entretien, l’avocat va jusqu’à indexer les magistrats de la CRIEF comme étant responsable de la mort de son client. « Dès sa détention, il a eu une crise cardiaque, parce qu’il a une pathologie cardiaque depuis longtemps. Je peux le dire que ce sont les conditions d’incarcération qui ont provoqué cette situation de crise à son niveau. Il a été admis à l’hôpital Ignace Deen au service de la cardiologie. A ce niveau, les conditions de son état de santé ne faisaient que s’aggraver. Et nous avons en tant que conseil à sa demande sollicité une mise en liberté provisoire devant la chambre d’instruction de la cour. Mais la CRIEF na jamais daigné donner une suite favorable. Et ce qui est plus grave, c’est que son état physique et son état de santé se dégradaient de façon visible. De loin on pouvait se rendre compte que monsieur Camara était en train de souffrir. Il y a le rapport médical établi par le chef service de la cardiologie qui atteste cela, qui a même demandé dans les conclusions de son rapport que monsieur Camara doit vraiment quitter dans le milieu où il se trouve. Mais on a fait exprès de le garder là Jusqu’à ce qu’il rende l’âme. Parce que quand quelqu’un développe une maladie qui ne régresse pas, le médecin traitant fait des rapports dans lesquels il dit expressément qu’il ne doit pas vivre dans des conditions de stress physique, psychologique et moral et en réalité il doit aller se soigner ailleurs, ça veut tout simplement dire que nos hôpitaux n’avaient pas les équipements nécessaires pour sa prise en charge. C’est pourquoi nous pensons qu’il y a eu une maladresse du côté de la CRIEF », a laissé entendre maître Nicola Zomy ce lundi chez nos confrères de la radio Sabari FM.
 
MLamine

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