Dans une sortie ce lundi chez nos confrères de la radio Espace, ministre du Travail et de la Fonction publique, a dénoncé la production de faux diplômes par certains fonctionnaires lors des contrôles. Mais Julien Yombouno a loué le travail abattu par ses services pour extirper ces fraudeurs du fichier de la Fonction publique.
«Les décédés en activité qui n’ont pas été radiés avant notre arrivée, les abandons de postes, les mises en disponibilité, les mises en détachement et les démissions volontaires. Si on met tout cela ensemble on se retrouve aujourd’hui à douze mille (12 000) agents qui ont été sortis du fichier général de l’administration publique.
Et ça, ce sont des cas avérés. Il y a les faux actes, les faux diplômes. On a pris sur 30 diplômes, 20 étaient des faux. Sans compter qu’en ce moment-là nous avons fait des correspondances dans beaucoup de sociétés privées pour demander naturellement de mettre à notre disposition toute les listes nominatives de tous les employés nationaux qui s’y cachent. Sur 15 entreprises nous avons détecté sept cents vingt (720) agents qui sont doublement payés dans le privé et à la Fonction publique depuis une vingtaine d’années », a révélé le ministre du Travail et de la Fonction publique.
Ce n’est pas tout! Julien Yombouno compte traquer les fraudeurs, savoir ceux qui ont produit des faux diplômes et ceux qui leur ont délivré, jusqu’à leur dernier retranchement. Il envisage même dans l’avenir, des poursuites judiciaires contre ces derniers.
«Nous sommes à mi-chemin. Nous allons détecter au maximum ces gens-là. Nous allons faire un rapport circonstanciel et adresser à qui de droit pour qu’ils décident ce qu’ils vont faire d’eux. Il y a des gens qui empochent depuis plus de dix (10) ans le salaire des personnes décédées, c’est dommage. Mais nous sommes en train d’envisager avec le ministère de la Justice la possibilité de pénaliser ce genre de comportement qui a tendance à vider les caisses de l’État», a fait savoir Julien Yombouno.
Pour pallier à ce problème, le ministre envisage plusieurs mesures dont entre autres, l’authentification des diplômes par les universités d’origine.
«Nous allons commencer bientôt le contrôle des structures et des effectifs de la Fonction publique. Nous n’aurons pas besoin des diplômes légalisés. Donc nous aurons besoin de diplômes authentifiés par les institutions d’enseignement. C’est-à-dire si quelqu’un a fait l’université de Kankan qu’il retourne dans son université pour qu’il fasse l’authentification. L’autre chose c’est de laisser les fonctionnaires remplir par eux-mêmes les fiches de contrôle, comme ça on verra. Parce qu’on est même tombé sur des fonctionnaires qui ne savent pas écrire. Donc le travail sera fait par chaque ministère et ça sera déversé à la fonction publique et nous allons faire le travail final », a conclu le ministre du Travail et de la Fonction publique qui a promis de rendre publique bientôt la liste des universités qui s’illustrent dans la délivrance des faux diplômes.
Diop Ramatoulaye
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