Ce 20 octobre, la manifestation ‘’pacifique et citoyenne’’ appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) s’est transformée en de violents affrontements entre militants du FNDC et agents des forces de l’ordre sur la route de Prince.
De Baïlobâya à Hamdalaye en passant par Sonfnia, Wanindara, Cosa, Bomboly, Koloma et Bambéto dans la commune de Ratoma des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et des jeunes manifestants.
La plupart des boutiques, magasins et stations service est restée fermée et la circulation paralysée sur cet important axe routier de la capitale guinéenne.
À Koloma, un jeune conducteur de taxi-moto se serait fait interpeller par des militaires sous la passerelle. Sa moto et ses affaires confisquées puis tabassé, avant d’être libéré plus tard, d’après la victime qui nous a accordé un entretien.
« J’ai pris un passager à Cosa pour le déposer à Dar Es Salam. À mon retour j’ai passé par Koloma, arrivé au pont (passerelle) il y avait des militaires à ce niveau. Ils m’ont dit de passer et soudainement d’autres sont venus m’interpeller. Ils ont pris ma moto et m’ont amené auprès de deux autres jeunes on m’a tabassé 50 coups. On m’a dit de monter dans leur pickup. J’avais mon sac et 150 000 francs guinéens avec un téléphone de marque Samsung A02, ils ont saisi tout. On m’a descendu du pickup, ils ont mis un cailloux dans ma bouche tout en me demandant si c’est pour Cellou Dalein qu’on est en train de jeter des cailloux. J’ai dit que moi je ne jette pas de cailloux, je suis un marié et j’ai une famille à nourrir. Je sors pour chercher de la dépense. On était au nombre de trois. Ils nous ont donné chacun 150 coups et nous ont demandé de foutre le camp. Je suis revenu pour ma moto. Je leur ai dit que je ne peux pas laisser ma moto. C’est avec cette moto que je cherche la dépense sans elle je n’ai pas autre chose pour subvenir aux besoins de ma famille. Ils ont dit alors qu’ils vont me tabasser 50 coups encore pour que je puisse récupérer ma moto. Il y avait un agent de police parmi eux J’ai dit à ce dernier que j’ai une famille comme vous, faites à cause de Dieu, remettez-moi cette moto sans elle je n’ai pas où gagné la dépense. Il a appelé quelqu’un et ce dernier a dit, il faut qu’on me tape 50 coups mais le policier a réussi à les convaincre ils m’ont restitué la moto. Ils ont dit qu’ils ne connaissent pas pour mon téléphone, mon sac et mon argent », a narré Abdourahamane Baldé, victime.
De passage sur la même route notamment au niveau de Koloma-marché deux journalistes et un activiste de la société civile ont aperçu un jeune tout nue sortir en fuyant entre des pickups militaires garés à cet endroit.
Il faut souligner aussi qu’au moment où on quittait les lieux, il y avait plusieurs arrestations, des blessés mais aucun cas de mort n’a été signalé.
Mamadou Macka Diallo de retour de Bambéto