C’est une première. Le Colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo, un des douze accusés dans l’affaire dite des événements du 28 septembre 2009, a comparu devant le tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Contrairement à ses prédécesseurs, le Colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo n’a fait qu’une demie journée à la barre.
Dès l’ouverture de son interrogatoire, le Colonel Ibrahima Camara « Kalonzo » a rejeté les faits qui lui sont reprochés. L’accusé a dit et persiste qu’il était en prison pendant les événements du 28 septembre 2009. Il reconnaît avoir détourné de l’argent qui était destiné au fonctionnement du service pendant qu’il était aux services spéciaux. C’est ce qui lui a valu cette punition.
Pendant toute la journée d’audience, l’accusé a été criblé de questions par les différentes parties au procès. Mais il n’a pas bougé. Il dit n’avoir pas été au stade, n’avoir rien vu en ce qui concerne les événements du 28 septembre 2009 après sa sortie de prison en novembre 2009 soit un mois après les évènements.
Répondant à une question relative au Colonel Thiégboro Camara, Kalonzo a répondu ce qui suit: » Thiégboro ne torture pas. « J’étais membre de son équipe mais je n’ai jamais vu Thiégboro torturé quelqu’un », a-t-il soutenu.
L’accusé et ses avocats dénoncent un faux témoignage du capitaine Sory Condé, ancien membre des services spéciaux, actuellement commandant de la Gendarmerie de Dubréka. Un faux témoignage, qui selon les avocats, a envoyé leur client à la maison centrale. « Dieu seul et lui, Sory Condé savent pourquoi il vous a jeté en pâture », a lancé maître Salifou Béavogui, un des avocat de Kalonzo face à son client.
Au terme des débats, ses avocats ont sollicité la mise en liberté de leur client tout en assurant qu’il sera présent dans la salle d’audience les jours du procès.
Le parquet et la partie civile se sont opposés à cette demande qu’ils ont qualifié de prématurée.
Sur siège le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté du Colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo et a renvoyé l’affaire au lundi 21 novembre prochain.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10
