Procès du 28 septembre 2009: Face à face très tendu entre le procureur Algassimou et Dadis

L’audience a repris ce mardi au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009.

Pourquoi vous n’avez pas arrêté la continuation des massacres au stade à partir de 11h, heure à laquelle vous avez été informé parce que les massacres ont continué jusque tard la soirée.

À ce que je sache, classiquement, lorsqu’un état est en crise, on peut parler de force d’interposition. Quelle unité pouvais-je dire pendant qu’il y a des morts, pendant qu’il y a des tires, en ce moment il y aurait plus qu’un carnage. À ce niveau, vous ne verrez pas ce chef d’Etat-là. Les civils entrent dans un stade et les militaires ouvrent le feu et on envoie une autre force, je ne pouvais pas le faire. En le faisant j’allais dangereusement compromettre la situation.
Pourquoi n’avez-vous pas pris les dispositions pour arrêter monsieur Toumba Diakité après les évènements du 28 septembre 2009 puisque vous étiez au courant qu’il a été au stade?
Après les événements j’ai pris mes dispositions pour arrêter l’élément principal qui était sous mon commandement et qui avait des hommes. Sauf qu’il a vite compris, il s’est retranché au camp Koundara et le jour où je suis allé le voir, il est venu puissamment armé. 
Pourtant le 02 octobre, vous étiez avec le même Toumba Diakité. Qu’est-ce qui explique cela?
Ce n’est pas parce que Toumba était derrière moi qu’il n’avait pas des armes. Et ses éléments ? À supposer que je tentais d’arrêter Toumba, comme on l’imagine maintenant…
Pourquoi vous avez pris une décision le 02 novembre 2009 de promouvoir tous les officiers et sous officiers Guinéens au grade supérieur sans faire le tri, sachant bien qu’il y a des militaires qui étaient impliqués dans les événements douloureux du 28 septembre?
J’ai hérité ça de mes devanciers. C’est simplement ça, pas autre chose. C’est une tradition. Ce ne sont pas les militaires de l’intérieur qui sont allés au stade, ce ne sont pas tous les militaires Guinéens qui sont allés au stade. Je ne peux pas empêché les autres militaires à cause de quelques uns. Ça n’a rien à voir. 
Pourquoi après les événements, vous vous êtes précipité pour mettre une couche de peinture pour que la commission internationale ne trouve pas les traces de sang qui étaient pourtant visibles là-bas ?
Être président d’une nation ne veut pas dire que vous jouez le rôle d’un directeur général ou d’un ministre. Je ne suis pas directeur du stade. Je ne suis pas ministre des sports. Franchement parlant je ne peux pas expliquer ce que vous venez de dire, c’est d’ailleurs ma toute première information. 
 
Qu’avez-vous des recrues de Kaléa ?
Ce n’est pas le président qui recrute, c’est le ministre de la défense. Le Général Sékouba Konaté est mieux placé pour éclairer votre lanterne sur cette question. 
L’audience se poursuit.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10

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