Après l’adoption le weekend dernier du volet recettes de la Loi de Finances initiale 2023, les ministres ont entamé ce lundi les passages devant les conseillers nationaux au CNT pour défendre leurs budgets sectoriels. Premier à se soumettre à l’exercice ce matin, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a saisi l’occasion pour évoquer le déploiement beaucoup critiqué de l’armée pour le maintien d’ordre.
Le ministre Mory Condé crie au manque de moyens de locomotion pour la police et la gendarmerie et invoque des articles de la loi portant maintien d’ordre. «Nous avons été interpellés par certains citoyens et par certains honorables conseillers par rapport à l’utilisation des forces de défense et de sécurité dans le maintien d’ordre. Je rappelle que la loi sur le maintien d’ordre qui a été votée par vos prédécesseurs dans cette salle, en ses articles 28, 29 et 30, donne la possibilité au ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation de faire recours à la force publique lorsque les forces de police et de gendarmerie ne sont pas en mesure de sécuriser les citoyens et leurs biens», déclare-t-il.
Et d’ajouter : «lors des manifestations, nous sommes dans l’obligation de faire recours aux forces de défense et de sécurité pour venir en appui aux forces de police et de gendarmerie pour le maintien d’ordre. Cela dénote également de la faible dotation des services de police et de gendarmerie en moyens de mobilité qui puissent leur permettre d’intervenir. Aujourd’hui, vous avez une ville comme Conakry, où nous avons une population qui avoisine 4,5 millions d’habitants. Les unités de police et de gendarmerie n’ont pas plus de 20 jeeps (pickups Ndlr) qui sont opérationnelles.
Donc, quel que soit le nombre d’éléments dont dispose les CMIS, lorsqu’il y a une manifestation, une jupe ne peut transporter que dix personnes au maximum pour aller sur le terrain du maintien d’ordre. Conséquence, même s’il y a manifestation, même s’il y a suffisamment de forces de police pouvant se rendre sur le terrain, s’il n’y a pas de moyens de locomotion, nous sommes obligés de faire recours aux pickups de l’armée de terre, de l’air et de mer pour venir porter assistance aux forces de police et de gendarmerie».
A noter que le ministre Mory Condé défend un projet de budget de 1667 milliards de francs guinéens. Un montant qu’il trouve d’ailleurs insuffisant pour atteindre ses objectifs.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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