A l’occasion du nouvel An, Charles Wright, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a sillonné plusieurs juridictions de Conakry ce jeudi 05 janvier 2023. Après les tribunaux de première instance, Charles Wright et sa suite se sont rendus au siège de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (Crief), pas sans des annonces phares. Partout où le garde des sceaux est passé, il a décliné les nouvelles orientations de son ministère et la conduite à tenir par les magistrats.
Avec les trente-deux (32) membres de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), la sécurité des magistrats, les moyens de déplacement, les bonnes conditions pour être en sécurité, la formation des magistrats et le rallongement du délai de procédure étaient entre autres sujets au centre des discussions.
Après la présentation des vœux de nouvel An, Alphonse Charles Wright a annoncé à ses interlocuteurs l’existence d’un avant-projet de loi sur la CRIEF qu’il entend défendre bientôt devant les membres du CNT. «L’avant-projet de loi sur la CRIEF est déjà terminé. Compte tenu de la spécificité de la matière, dans les prochains mois, cette loi, je la défendrai devant le CNT…Vous serez accompagnés de techniciens ici, votre compétence va s’élargir sur des questions économiques, financières et fiscales.
L’affaire de lutte contre les produits pharmaceutiques, vous ne serez plus compétents pour les gérer, ça deviendra un de trop. Vous savez, pour être efficace, il faut savoir cadrer vos objectifs, vous ne pouvez pas être sur tous les fronts. Vous avez les juridictions de droit commun qui doivent faire beaucoup pour vous aider mais ça va être réglé sur la base d’une loi. Avant de faire passer cette loi, je la soumettrai à vos différentes observations. Pourquoi ? C’est une machine qui a été mise en place pour la moralisation de la vie publique, ce n’est contre personne», a t-il indiqué.
Poursuivant, le ministre de la Justice demande à la CRIEF de faire son travail dans le secret des délibérés, d’ouvrir leurs portes et laisser les médias couvrir pour éviter de donner l’occasion aux journalistes de parler trop d’eux.
Devant Charles Wright et sa délégation, les magistrats de la Crief, par la voix du procureur Aly Touré, ont pris des engagements formels quant à l’application des directives données par le chef du département de la Justice. « Le ministre de la Justice nous a donné des directives quant à l’application correcte de la politique pénale du Gouvernement, qui est relayée par le ministère de la Justice. C’est un engagement formel que nous avons pris devant lui, par rapport à l’exécution de toutes les tâches. La justice est aujourd’hui sur la sellette et beaucoup de choses sont en train d’être abattues au niveau de la justice. Je vais vous dire que les directives énumérées par monsieur le ministre de la Justice et des Droits de l’homme sont des directives qui sont en droite ligne avec la politique pénale qu’il a déjà déclinée et nous sommes ici en tant que parquetiers, les premiers exécutants de cette politique pénale », a déclaré Aly Touré avant de se prononcer sur les difficultés rencontrées par les membres de la Crief.
«Les difficultés sont d’ordre procédural surtout au niveau de la CRIEF spécifiquement puisque nous faisons de l’enquête financière. Et les enquêtes financières vont être collées difficilement aux délais légaux qui sont dans le code de procédure pénale. C’est pourquoi nous plaidons pour une rallonge de délai au niveau des codes de procédure, ne serait-ce qu’une refonte dans ce cadre-là et aussi des difficultés liées à la formation du personnel. Nous faisons une matière qui nécessite suffisamment de formation», a indiqué Aly Touré, procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.
Diop Ramatoulaye
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