Procès du 28 septembre 2009: Un avocat de la partie civile fait des révélations qui font froid au dos

L’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara se poursuit au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans l’affaire des événements du 28 septembre qui 2009.

 
Pour sa treizième comparution au compte de la trente-neuvième journée d’audience, l’accusé répond aux questions des avocats de la partie civile. Ce lundi, il est vêtu d’une veste bleue contrairement aux précédentes audiences pendant lesquelles il était toujours dans des boubous de trois pièces. 
 
Depuis 10h15minutes, l’accusé est mis devant ses responsabilités dans la préparation, l’exécution et dans la gestion des événements du 28 septembre 2009.
Mais comme à l’accoutumé, le capitaine Moussa Dadis Camara rejette toutes les questions en sa défaveur.
 
Dans les débats, l’avocat a déclaré que les militaires qui ont commis des actes ignobles au stade du 28 septembre, n’étaient pas normaux dans la tête. Il en veut pour preuve, la déclaration de certains anonymes disant que les militaires ont bu toute la nuit du 27 au 28 septembre au camp Alpha Yaya Diallo. 
 
Maître Thierno Amadou Oury poursuit en disant que la Sobragui livrait de la bière aux militaires. Pour preuve, dit l’avocat, au départ du CNDD au pouvoir, la junte devait plus de huit milliards de francs guinéens à la société Sobragui qui lui livrait de la bière. Une somme que la société a voulu réclamer en portant plainte contre l’Etat. 
 
Est-ce que selon vous un homme normal, qui a toutes ses capacités mentales pouvait-il commettre ce massacre et de tels cas de viols? Interroge l’avocat.
 
« Non », répond le capitaine 
 
Alors est-ce que vous pouvez nous dire quel est le type de drogue que vous aviez donné à votre troupe pour se permettre d’aller commettre ce massacre ? Renchérit maître Thierno  Amadou Oury 
 
« Non, je n’ai pas donné de la drogue à quelqu’un », se défend le capitaine Dadis
 
Sachant que la Sobragui était à votre disposition, combien de tonnes de vin aviez-vous donné à votre garde ce jour-là pour être prêts afin d’aller commettre ce massacre? Insiste l’avocat 
 
« Quand on est devant le tribunal criminel, il ne faut pas rire sinon vraiment j’allais rire suite à votre question. Sobragui ne relève pas de moi. Ceux qui veulent boire sont libres d’aller à la Sobragui. Ce n’est pas à moi de prendre de la bière et donner aux hommes », a répondu le capitaine Moussa Dadis Camara. 
 
Il a été révélé au temps du CNDD que la Sobragui fournissait à vos hommes une bonne quantité d’alcool. Et d’ailleurs après le CNDD, la Sobragui avait intenter une action en justice contre l’État pour se faire payer parce que vous lui devriez la somme de 8 milliards GNF. Il a été révélé que dans la nuit du 27 au 28 septembre les hommes se sont soûlés toute la nuit jusqu’au petit matin. Il y avait des camionnettes. Est-ce que vous avez contribué à ça, monsieur le président? Persiste maître Amadou Oury. 
 
« Non » réitère l’accusé, le capitaine Moussa Dadis Camara. 
 
L’audience se poursuit avec toujours aux cadres, les avocats de la partie civile. 
 
Diop Ramatoulaye 
666-75-16-10 

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