Qu’on l’aime ou non, il y a une chose qui met tout le monde d’accord à propos du président de la Transition, le colonel MamadiDoumbouya : jusqu’ici il a fait montre d’une détermination sans faille pour ce qui est du redressement de la gestion du pays. Se refusant à céder ni aux pressions, ni aux tentations, il s’est borné à conduire les chantiers qu’il a jusqu’ici initiés en toute sérénité. Mais il est bien possible qu’il ait fini par se faire rattraper par la logique des lobbies qui a perdu tous ses prédécesseurs.
En tout cas, c’est l’impression qui se dégage de ces deux décrets qu’il a fait publier le samedi dernier, et en vertu desquels certains redoutent une manœuvre dont le dessein véritable serait de retourner à la société Guinée Games d’Antonio Souaré les segments qui lui ont été arrachés au nom d’une démarche consistant à rompre avec les magouilles du passé. Là n’est pas le problème.
Le souci vient plutôt du fait que la décision du président de la transition est perçue comme une reculade dictée par des démarches loin d’être catholiques. Autrement, aux antipodes des valeurs et principes que l’homme du 05 septembre 2021 a jusqu’ici mis en avant.
Jugez-en par vous-même ! Par le passé, les déclarations de toutes les sociétés de jeu que comptait le pays tournaient autour d’un chiffre d’affaires de 500 millions de francs guinéens par jour. Or, en très de peu de temps, et avec seulement deux segments de jeu, la Loterie nationale de Guinée (LONAGUI), a porté ce chiffre à environ trois (3) milliards GNF, soit une progression de l’ordre de 600 %. Après un résultat aussi tangible, que peut-on reprocher à une telle société au point de faire le choix de la saboter ? Avouez que ce n’est pas logique !
Et quand ce n’est pas logique, c’est que très souvent, il y a d’autres enjeux moins avouables derrière. Il n’est pas donc exclu que dans l’entourage du président MamadiDoumbouya, certains aient choisi leurs poches au détriment de la confiance et de l’estime dont ils ont été investis. Et conséquemment, au détriment de la Guinée.
Parce qu’une fois que le chef de l’Etat aura perdu de sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique, il ne peut plus être le porteur de changement et de rupture qu’il incarnait depuis le 5 septembre 2021. Et ce sera tant pis pour la Guinée dont le sort nécessite une thérapie de choc.
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Alphonse Guémou, financier de profession