Une session de renforcement des capacités de cinquante (50) avocats du barreau de Guinée s’est ouverte ce jeudi, 9 février 2023, à Coyah, à une cinquantaine de kilomètres de Conakry. Cette rencontre d’échange entre professionnels de droits se tiendra jusqu’au 11 février.
Ces trois jours de travaux autour des normes relatives au procès juste et équitable sont organisés par ONU Droits de l’Homme en Guinée, UNFPA Guinée et PNUD Guinée en partenariat avec le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme sur financement du Fond de Consolidation de la Paix (PBF). Les participants sont des avocats (partie civile et défense) « impliqués directement ou indirectement » dans le procès des évènements du 28 septembre 2009 ouvert depuis le 28 septembre 2022 au Tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
«Cette session de renforcement des capacité des avocats, globalement, nous permet de mettre en œuvre notre mandat de promotion et de protection des Droits de l’Homme en République de Guinée (…). Pour donc la présente activité, il s’agit d’aider les acteurs de la justice et ceux engagés dans ce procès à fonctionner au mieux de leur capacité pour que ce procès ait des chances d’être équitable. Cette formation intervient à la suite de celle qui a déjà eu lieu à l’intention des magistrats », a fait savoir Eric – Aimé SEMIEN, Chef de l’unité renforcement à l’ONU Droit de l’Homme, qui a parlé au nom du représentant de l’institution.
Une session qui permet aux participants de rafraîchir leurs connaissances en plein procès, le plus considérable de l’histoire du pays. « C’est toujours un grand bonheur de participer à des ateliers pour renforcer nos capacités. Ce sont vraiment des bons moments de partage d’expériences entre les avocats et les experts, c’est le moment d’apprendre et d’enrichir nos expériences », s’est félicitée Me Halimatou CAMARA, avocate de la partie civile dans le procès des événements du 28 septembre.
La première journée a porté sur des thématiques comme : les règles d’éthique applicables à l’avocat du barreau de Guinée et les normes internationales relatives au procès équitable et à l’administration de la justice. Tout un symbole pour l’ordre national des avocats. Pour le bâtonnier Me Mamadou Diop SOUARE, « bien entendu, cette rencontre d’échange est organisée à l’honneur du barreau dont les avocats sont les bénéficiaires. En tant que bâtonnier, je suis ému de recevoir une telle formation de la part du système des nations-unies ». Pour lui, la présence du Procureur des Chambres africaines qui poursuivi Hussein Habré au Sénégal dénote l’importance de cette session d’échange. « Il est là pour que nous partagions ensemble ce qu’il a vécu et obtenu lors de ce procès » du Tchadien « et tant d’autres experts », a conclu en substance Me Diop SOUARE.
Pour le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme l’organisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre de la « réussite de notre mission d’encadrer les acteurs judiciaires » a déclaré Abdoulaye BALDE, conseiller principal du ministre, Alphonse Charles Wrigth. Il précise que « les avocats auxquels cette formation est dédiée puissent être en mesure, à la fin de ce séminaire, être davantage outillés pour s’engager dans un procès pénal. C’est un défi pour n’importe quel avocat qui est dans un procès de remporter la victoire en plaidant, en aidant la justice à la manifestation de la vérité. Parceque il faut aussi faire remarquer que l’avocat ce n’est pas seulement défendre son client, mais c’est pour participer à la manifestation de la vérité. C’est en cela qu’ils sont des auxiliaires de la justice ».
Après cet atelier, d’autres actions seront aussi mises en œuvre dans les prochains mois promet ONU Droits de l’Homme.
Alpha