L’audience a repris au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans le dossier des événements du 28 septembre 2009. Dès l’ouverture de l’audience, le président a appelé un certain Oury Bailo Bah, une des victime à venir à la barre. Ce qui fut fait.
Ensuite, le juge lui demande dans quelle langue il veut s’exprimer. Il a choisit la langue française.
À la barre, dans son tricycle, la partie civile civile déclare son identité et justifie sa constitution en partie civile.
« Je m’appelle Oury Bailo Bah, né en 1977 à Pita, avocat domicile dans la commune de Matoto. Je suis partie civile dans cette affaire, parceque j’ai perdu mon petit frère bien aimé qui s’appelait Elhadj Hassane Bah. Ce jour du 28 septembre, il est sorti parce qu’il avait un programme pour aller assister à un baptême dans la belle famille d’un de ses amis. Il a été emporté par la foule des manifestants, qu’il a suivi. Il habitait Hamdallaye et moi en ville où il venait tous les week-ends…On s’appelait à tout moment. Il m’a dit qu’il est allé au stade, qu’il ya eu 2 morts à l’esplanade en présence du colonel Tiegboro et ses hommes. Après, il m’a dit que le stade est ouvert, ils sont rentrés et c’est les discours qui se tenaient. On a continué à s’appeler.
Quelques temps après aux environs de 11heures, il m’appelle pour me dire que les bérets rouges sont rentrés dans le stade, ils ont commencé à tirer. Plus tard, je l’ai appelé, le téléphone sonnait mais personne ne décrochait. C’est là j’ai mis sur France24, et je vois sur la bande passante « massacres au stade du 28 septembre, bilan 10 morts… j’ai continué à appeler, mais finalement, le téléphone ne passait plus. Depuis ce jour, je n’ai pas eu des nouvelles de lui. Après toutes les recherches, c’est à 18heures, j’ai reçu la nouvelle fatidique m’annonçant la mort de mon frère… » a t-il raconté en larmes.
L’audience se poursuit.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10