« Revisiter l’historique et les enseignements à tirer du constitutionnalisme guinéen de 1958 à nos jours » est le thème d’un symposium organisé les 21 et 22 février 2023 à Conakry par le conseil national de la transition, en collaboration avec la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux (IFES), à travers le projet d’appui à la Transition et aux processus électoraux (STEP) mis en œuvre par le consortium IFES et National Democratic Institut (NDI).
Selon les organisateurs, ce symposium permettra aux conseillers nationaux de s’approprier notamment les forces et faiblesses des différentes constitutions que la Guinée a connues depuis son indépendance et la charte de la transition.
L’objectif général est de contribuer au renforcement des capacités des Conseillers nationaux, cadres de l’administration parlementaire du CNT et des acteurs socio-politiques du pays pour un retour réussi à l’ordre constitutionnel.
« Les forces et faiblesses des cinq Constitutions qui ont régi la Guinée sont connues et des réformes constitutionnelles pertinentes dans d’autres pays d’Afrique sont analysées; Les capacités des Conseillers nationaux sont renforcées sur les techniques d’élaboration de la Constitution en période de Transition; Les recommandations sont formulées à l’endroit du CNT dans l’élaboration de la Constitution; Un rapport général assorti d’un Guide méthodologique et d’un plan d’actions sont disponibles« , sont les résultats attendus.
Dans son discours, Mountaga Sylla, directeur pays de la fondation internationale pour les systèmes électoraux a fait savoir qu’en s’associant à cette initiative, IFES s’inscrit résolument dans la mise en œuvre des activités du projet d’appui à la transition et aux processus électoraux (STEP), un consortium CEPPS sous financement de l’agence américaine pour le développement international(USAID).
« CEPPS est un consortium de renforcement des processus politiques et électoraux, représenté ici par IFES et NDI. Discuter des contours de la constitution qui va réglementer l’organisation et le fonctionnement de l’Etat et réfléchir sur les tenants et les aboutissants de la prochaine loi fondamentale par laquelle la Guinée se constitue une identité républicaine et démocratique pour les années à venir et décide de l’ordre voulu, est une tâche noble. Au-delà des formats habituels, il s’agira aussi de voir comment prendre en compte l’évolution sociopolitique dans le contenu de la nouvelle constitution« , a-t-il indiqué.
Selon lui, il s’agira pour les membres du CNT, de pouvoir prendre les besoins réels des populations, sans occulter les réalités objectives et les standards internationaux d’adaptation normative.
« Au demeurant, que le texte ne soit pas une litanie d’experts constitutionnalistes, mais plutôt, une œuvre assez digeste pour le peuple, j’allais dire pour le guinéen. Que la constitution soit effectivement le reflet des besoins de la population guinéenne, afin qu’elle puisse résister assez longtemps aux désidératas des princes du jour. Tout simplement qu’elle en dit la volonté du peuple« , a-t-il souhaité.
Prenant la parole, Docteur Dansa Kourouma, président du CNT a dit que ce symposium dans sa conception idyllique est l’étape d’éclairage conceptuel et académique du Constituant qu’est le CNT par une expertise académique nationale et internationale, sur l’historique du Constitutionnalisme guinéen, les choix en termes de politiques et de pratiques constitutionnelles, les relations entre les pouvoirs et le mécanisme de dévolution du pouvoir.
« Le Symposium, dont nous ouvrons les travaux, constitue une étape, pour chaque Conseiller National, de se livrer à une introspection profonde, lui permettant d’apprécier son arrimage à l’esprit et à tout le contenu de notre mission Républicaine, conformément aux dispositions de la charte de la transition« , a-t-il renchéri.
Invité surprise de cette cérémonie inaugurale, Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition exhorte à des bonnes réflexions afin de mettre en place une constitution forte.
« Il ne s’agit pas de prendre des constitutions, les photocopier pour écrire une autre constitution. Je pense qu’il faut réfléchir sincèrement entre vous et Dieu. C’est-à-dire que les enfants qui viendront, ça doit être fructueux pour eux. Puisque ça ne sera pas pour nous. Nous allons tous disparaître. Ce qui restera et qui résistera au temps, c’est notre pays« , a-t-il lancé.
Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com
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