Les mandats des différents conseillers communaux sont arrivés à terme. Mais avant l’expiration de ces mandats de cinq ans, à Kindia, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation avait d’ailleurs menacé de mettre en place des délégations spéciales à la place des conseils communaux indélicats. À l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) ce 25 février 2023, son président Amadou Oury Bah beaucoup connu sous le nom de Bah Oury, a évoqué le sujet à la fin de la rencontre.
«Les élections constituent la base. Si elle réussit le reste devient facile. D’où la nécessité de ne pas sous-estimer l’importance des élections communales. Il faut que ça soit conséquemment bien préparée et concertée pour qu’il n’y ait pas de confusion possible. Par exemple, il y a certains maires qui se considèrent comme des rois dans leur localité. Si tu n’es pas dans leur parti, tu n’as pas de droit d’y venir. Ça, c’est en contradiction alors avec l’esprit des institutions. La liberté d’association et la liberté politique qui sont reconnues à tous les citoyens de la Guinée d’où la nécessité cette fois que les choses soient préparées», a laissé entendre Bah Oury.
Le parti de l’ancien ministre de la réconciliation a même adressé un mémorandum dans lequel il mentionne la « nécessité d’ériger des délégations spéciales sur l’ensemble des collectivités urbaines et rurales. Pour lui, les principes d’équité, de rigueur administrative et de transparence militent fortement dans ce sens.
« Comme vous le savez, certains dirigeants communaux et maires s’érigent en baron local qui refusent d’appliquer une stricte égalité entre les citoyens et tentent en dépit des lois et règlements de la République de confisquer aux citoyens leur droit. C’est ainsi que les sensibilités politiques qui n’ont pas la préférence de la majorité du conseil communal dans certaines circonscriptions sont traités tels des pestiférés et indésirables dans la contrée. Ces attitudes anti-démocratiques sont des facteurs susceptibles de créer des tensions voire des conflits », mentionne l’UDRG.
En outre, le parti soutient « la création d’un environnement favorable à l’indispensable nécessité de refonder l’État et de promouvoir la cohésion sociale ».
« Les récurrents conflits domaniaux, les fréquents détournements des allocations budgétaires des communes, la faiblesse managériale et organisationnelle des équipes chargées d’administrer les collectivités locales accroissent les difficultés des populations au quotidien. La réussite du changement passe alors par la mise en place de délégations spéciales pour assurer dans un premier temps une réelle neutralité et une capacité de gérer correctement les processus administratifs (RAVEC) et électoraux avec conscience et efficacité », soutient-il.
À noter que Bah Oury a consacré l’essentiel de l’Assemblée générale de ce samedi à expliquer quelques points des 45 recommandations des assises nationales.
Mamadou Macka Diallo
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