Le 08 mars de chaque année est consacré aux Droits des femmes. Cette année, cette journée internationale est célébrée sous le thème: « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Ce thème constitue pour l’ONU femmes, une manière d’interpeller les autorités sur la parité hommes-femmes. C’est aussi une invite faite aux femmes à s’intéresser aux nouvelles technologies pour faire passer leurs voix tout en faisant en sorte que la loi sur la parité (50-50) soit respectée dans les instances de prise de décisions.
Pour en parler, Guinee114.com est allé à la rencontre de Hadja Maïmouna Yombouno, première vice-présidente du Conseil National de la Transition. Selon elle, pour que la parité hommes-femmes soit respectée dans les instances de prise de décisions, il n’y a pas plusieurs chemins. Elle a salué par ailleurs, les efforts fournis par les autorités de la transition, dans la promotion des femmes.
« Je dirais tout simplement que c’est la volonté politique. La volonté politique quand elle est là, les lignes bougent. Je parle en connaissance de cause. Cela fait une vingtaine d’années je suis sur le terrain de mobilisation pour les droits des femmes. Nous avons toujours eu des actes. Au temps de monsieur Alpha Condé, il a pris des engagements, il a nommé des femmes à des postes stratégiques, il faut le reconnaître. Avec cette transition en cours, ce que nous avons vu encore est énorme. Nous avons aujourd’hui, une loi qui est un instrument important pour les droits des femmes. Dans son article 57, la charte de la transition nous accorde 30%. Et aujourd’hui, au CNT nous avons 31% de femmes, 43% au bureau exécutif, 50% donc parité exacte aux postes de vice-présidents vice-présidents des commissions permanentes même si nous avons une seule femme présidente de commission. C’est des acquis importants à saluer et à magnifier et tout cela est couronné par les femmes qui se trouvent aux postes de rapporteurs. C’est quelque chose de bien et c’est une première dans l’histoire du parlement. Si nous avons ce genre d’acquis, nous devons saluer, nous devons magnifier et remercier ces hommes qui sont en train de poser ces actes-là. C’est pour ça que je dirais que l’avènement du président colonel Mamadi Doumbouya est un grand espoir pour les femmes de Guinée parce qu’on nous a toujours tenu des promesses en parlant de mandat dédié aux femmes et aux jeunes mais il n’y avait pas eu d’actes. C’est pourquoi je me suis dis que le président Alpha Condé avait beaucoup d’ambitions pour les femmes mais il n’a pas eu quelqu’un pour l’accompagner, ses lieutenants n’ont pas suivi cet engagement, cette ambition. Et aujourd’hui, l’espoir est permis… Nous avons un président qui pose des actes forts… » s’est-elle réjouie.
Poursuivant, Hadja Maïmouna Yombouno a lancé un message de solidarité à l’endroit de la gente féminine. Elle demande aux femmes de se remettre en cause, investir pour les générations à venir, accepter les sacrifices pour les générations à venir pour que la Guinée soit un pays émergent. C’est pour cela, ajoute t-elle, que nous devons continuer à passer les messages de paix, de cohésion sociale, de vivre ensemble, de solidarité, de partage.
« Travaillons pour qu’il y ait une justice solide qui va être notre boussole. Il faut se donner les mains parce que les défis auxquels les femmes sont confrontées sont énormes. Il y a d’énormes problèmes pour les droits des femmes. Si vous avez des hommes comme le colonel Doumbouya qui pose des actes, il faut le reconnaître, il faut saluer, ça l’encourage à poser des actes. Vous avez vu l’année dernière, (8 mars 2022) il a promis à l’occasion du 08 mars et avant la fin du mois de juillet, 300 groupements de femmes ont bénéficié chacun de 50 millions de subventions non remboursables, c’était une première.
Si vous donnez les fonds à une femme, c’est que vous avez des préoccupations pour son indépendance financière. Et quad les femmes, c’est-à-dire les 52% de la population, ont une indépendance financière, il fera bon vivre. Ce que la femme gagne, elle met dans l’éducation de ses enfants, dans la santé de ses enfants, dans la protection de l’environnement. Nous sommes des actrices majeures du développement durable. Parmi les objectifs des ODD, il y a plus de cinq qui s’articulent sur les droits des femmes. Les femmes ont un grand rôle à jouer. Pour réussir le pari, il faut déjà reconnaître les actes posés et continuer à faire les plaidoyers, main dans la main, dans la solidarité féminine, sans laquelle nous serons toujours faibles, sans laquelle nous ne pourrons pas faire bouger les lignes, nous ne pourrons pas faire entendre nos voix, sans laquelle nous ne pourrons pas influencer les décideurs », a t-elle lancé.
Diop Ramatoulaye
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