Le procès de l’adjudant-chef Moriba Camara, policier en service à la Brigade Anticriminalité numéro un (BAC 1), est accusé du meurtre de Thierno Mamadou Diallo à Hamdallaye en marge d’une manifestation de colère de citoyens contre l’augmentation du prix des carburants, s’est poursuivi ce lundi 13 mars 2023 au tribunal criminel de Dixinn avec les réquisitions et les plaidoiries.
Dans ses réquisitions, le parquet reste convaincu que les éléments de preuves fournis tout au long de la procédure sont constitutifs de l’infraction pour laquelle l’adjudant-chef Moriba Camara est poursuivi. Il motive certains de ses arguments par le fait que dans la soirée du 1er juin 2022 seul Moriba Camara a procédé à un tire qui aurait atteint la victime. L’autre argument de Monsieur Mamadou Hady Diallo c’est les différents témoignages des citoyens du lieu où le drame a eu lieu. Il apporte comme preuves aussi le document fourni par la police scientifique et le rapport du médecin légiste sur le corps de la victime.
« Il a crée la situation occasionnant la mort du jeune », a avancé le procureur toujours dans ses réquisitions. Il ajoute aussi que les éléments n’étaient pas réunis pour une riposte avec une arme létale comme l’a dit Moriba à la barre contre des manifestants armés des gourdins, des projectiles, des machettes et autres.
En conséquences, il a requis de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité de meurtre, sur l’action publique et le condamner à une réclusion criminelle de vingt cinq (25 ans) en citant l’article 25 du code pénal guinéen.
Sur l’action civile, de tenir compte les dommages que la famille a subi.
Dans les plaidoiries de la défense, Maître Abdourahamane Dramé plaide à « l’absence des éléments de preuves incriminants l’adjudant-chef, Moriba Camara » et demande l’application de l’article 544 du code de procédure pénale. L’autre avocat de la défense est venu insister sur, selon lui, la fausseté du rapport d’enquête dans cette affaire. Maître Kabinet Kourala Keïta sollicite auprès du tribunal de prononcer l’acquittement pure et simple de leur client pour crime non constitué en application de l’article 544 du code de procédure pénale.
Les avocats de la partie civile ont pour leur part plaidé auprès du tribunal la condamnation de l’adjudant-chef au paiement de dix milliards comme dommages-intérêts à la famille de la victime. Ils ont aussi approuvé la peine d’emprisonnement de 25 ans requise par le ministère public.
Pour sa propre défense, à la demande du tribunal, Moriba Camara a déploré la mort du jeune. Il a plaidé auprès du tribunal de constater son innocence et lui accorder la liberté.
Le président du tribunal, Amadou Sy a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 27 mars 2023.
Mamadou Macka Diallo depuis le TPI de Dixinn
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