La médiation des religieux a échoué, après plusieurs rencontres entre les Forces Vives de Guinée et le Premier ministre. Quelques jours après leur retrait de ces pourparlers, la coalition de partis politiques et de la société civile appelle ses militants à une série de manifestations dans le Grand Conakry et à l’intérieur du pays. Invité de nos confrères de Fim FM ce jeudi, 04 mai 2023, le président UDRG, sans surprise, exprime son désaccord avec cet appel.
«Il faut clarifier les choses. Quels sont les points où il y a des contradictions majeures entre ceux qui se sont baptisés ‘’Forces Vives de Guinée’’ et les autorités de la transition? Où sont les points d’achoppement? Les points d’achoppements tournent autour des questions de la justice et ces questions de la justice peuvent être sérieuses en différents volets. Il y a le cas particulier des militants de la société civile qui sont interpellés et qui sont en détention préventive depuis un certain temps. Et il serait bon que la justice diligente pour que celles-ci situent la responsabilité. Je pense que pour cela, il faut rendre à César ce qui appartient à César. Ceux qui sont en détention préventive pour des faits de manifestations doivent être jugés le plus rapidement possible pour que la responsabilité soit située. S’ils sont acquittés alors ils pourront être libres. Mais il faut que cette parenthèse soit fermée.
L’autre aspect lié aux points d’achoppement c’est les conséquences des décisions de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières). De ce point de vue, c’est extrêmement difficile, voir comme on dit un sacrilège, d’interférer dans un processus judiciaire lorsque celle-ci ne fait que commencer. Le pouvoir exécutif n’a des moyens d’actions qu’après que la justice ait fini son travail. Et en ce moment-là, il y a des pouvoirs discrétionnaires qui sont dévolus au chef de l’État qui peut user de cela par des mesures de grâce, par des mesures au niveau du CNT ou de l’Assemblée nationale, par une Amnesty éventuellement. Mais tout au début du processus, dire de ne pas agir ce serait un reniement pour le CNRD qui est en train de faire, sur le plan de la justice lieu aux crimes de sang, quelque chose d’historique à travers le jugement du procès du massacre du 28 septembre 2009. Donc, par conséquent il faut que les gens se mettent dans le contexte et sachent poser leurs vrais problèmes, savoir ce qui est acceptable, ce qui peut être négociable et ce qui ne peut pas être négociable. Et donc c’est l’une des raisons qui a fait qu’il n’y a pas pu avoir d’entente. Les religieux ne peuvent qu’user que de langage, de la parole de l’évangile ou du coran, l’intérêt national, l’intérêt de tout le monde mais ne peuvent pas interférer dans des actions liées à ces questions», a expliqué Bah Oury, président de l’UDRG qui a profité de l’occasion pour inviter ses pairs à faire preuve de la responsabilité, d’une capacité de retenue dans ce contexte particulier où tout peut dégénérer en une violence que personne ne pourra contrôler.
Mamadou Macka Diallo
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