Pourquoi priver les candidates porteuses de voile intégral du droit de participer aux examens nationaux ? (Par Ibrahim Mansaré)

Nous sollicitons humblement à Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, le Ministre de la Justice et le Ministre de l’Education en un mot le gouvernement de prendre les dispositifs urgents afin de permettre aux candidates voilées l’accès aux salles d’examen.  En plus, il faut rappeler que depuis quelques années une écrasante majorité de ces filles ont fini par quitter l’école à cause de ces mesures injustes, choses très regrettable dans un Etat de droit.

 A cet effet, permettez-nous d’attirer l’attention du gouvernement sur cette question cruciale et préoccupante qui doit être résolue concernant les examens de BEPC et BAC, en respectant les droits des candidates voilées conformément à la prescription de leur foi religieuse, c’est-à-dire l’islam et en respectant leur droit fondamental.

A titre illustratif, l’année dernière plusieurs filles ont été vidées injustement sans aucun fondement légal des salles d’examen à cause de voiles à Kissidougou, Mandiana, Macenta Conakry…. Une erreur qui veut se répéter encore cette année.

Nonobstant, le choix du mode vestimentaire décent est un droit. Personne ne doit être stigmatisée pour avoir pratiqué les recommandations de sa religion dans l’espace public (administration, entreprise, école, université…) conformément aux principes de la laïcité. Par ricochet, toute entrave au libre exercice des cultes est punie par nos lois.

En plus, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, stipule également que : « La liberté de conscience, la profession et la pratique libre de la religion sont garanties. Sous réserve de l’ordre public, nul ne peut être l’objet de mesures de contrainte visant à restreindre la manifestation de ces libertés ».

De même, ces droits fondamentaux sont garantis par la Charte de la transition dans chapitre IV intitulé : Des libertés, devoirs et droits fondamentaux, évoque également dans son article 23 « Les libertés d’opinion, d’expression, de conscience et de culte sont garanties. Les conditions de leur exercice sont définies par la loi ».

C’est dans ce même sciage disait Nelson Mandela :

« Priver les gens de leurs droits fondamentaux revient à contester leur humanité »

Vu ce qui précède, c’est une violation flagrante de droit fondamentaux, il faut souligner que, la majorité de nos élèves sont de confession islamique, le récent rapport de département américain estime le taux de musulmans a plus de 85% et plus de 75 pratiquants. Il est dès lors, inadmissible désormais d’ignorer et de violer les droits fondamentaux de ces candidates voilées et d’interdire leurs accès dans les salles d’examen sans aucun fondement juridique légal.

Nous suggérons au département les mesures suivantes :

–  Prendre des mesures afin de configurer une salle exclusivement aux filles sans leurs voiles.

–   Autoriser le port intégral du voile avec les mesures de contrôle stricte par les surveillantes à la rentrée des salles d’examen.

–   Respecter la croyance de toutes les confessions religieuses.

–  Mettre fin à toute forme de discrimination et celle dont les filles voilées sont victimes.

Nous souhaitons le respect des droits fondamentaux de ces candidates, et prendre toutes les mesures idoines afin d’éviter la violation de ces droits, conformément à la déclaration universelle de droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et en respectant également, la charte de la transition, pour des examens normaux sans problème ni souci, nous le souhaitons ardemment.

Bonne chance à tous les candidats et toutes les candidates.

Ibrahim MANSARE, PhD

 Porte-parole de l’Union des écoles franco-arabes de Guinée & Consultant en Finance Participative 

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