L’ONG Action Mines Guinée a clôturé ce vendredi 23 juin 2023 son premier atelier de réflexion sur le changement climatique et la transition énergétique. Organisée en collaboration avec la Fondation OSIWA, la rencontre a mobilisé plusieurs experts qui ont débattu sur la transition énergétique en lien avec le changement climatique. Un débat qui intéresse la Guinée au même titre que les autres pays du monde, souligne Amadou Bah, le directeur exécutif de l’ONG Action Mines Guinée.
« Vous savez qu’aujourd’hui, c’est une tendance internationale qui voudrait que les pays décarbonisent leurs économies. Et nous avons également une économie carbonisée parce que nous utilisons aujourd’hui des énergies fossiles qui doivent connaître une mutation vers des énergies propres. Nous avons des engagements issus de la convention cadre sur le changement climatique, également des engagements issus de l’accord de Paris sur le climat. Le secteur minier est un secteur pourvoyeur de ressources minérales qu’on appelle les ressources de transition. C’est le graphite, le gallium, le nickel, … que nous avons en Guinée.
Aujourd’hui, il y a une ruée internationale vers ces minéraux de transition énergétique, et la Guinée n’est pas en marge de cette ruée. Donc il faudrait que ce débat stratégique soit instauré dans notre pays pour que nous puissions avoir une vision stratégique allant dans le sens bien entendu d’aborder cette transition énergétique avec beaucoup plus de responsabilité, avec beaucoup plus d’intérêt pour la Guinée, parce que nous voulons une transition énergétique juste, inclusive, progressive qui prend en compte les urgences climatiques avec bien sûr des solutions endogènes pour pouvoir prendre en charge notre économie, qui a besoin d’énergie, mais aussi satisfaire les besoins des populations en termes de consommation énergétique », a-t-il expliqué.
A travers cet atelier, Action Mines Guinée a jeté les bases d’un débat sérieux autour d’une préoccupation mondiale. Cette initiative sera suivie d’autres actions que l’ONG est en train de mener avec ses partenaires pour amener les États à mettre en place des mécanismes qui vont favoriser la transition énergétique au bénéfice des populations.
« Cette transition, c’est d’abord favoriser l’accès à l’énergie aux citoyens, aux entreprises de nos différents pays. C’est dans ce contexte que nous voulons impulser ce débat pour interpeller le gouvernement pour ne pas qu’on soit victime de la transition énergétique mais qu’on soit acteurs de la transition énergétique, en profitant pleinement des avantages de ce processus de mutation pour ne pas que la Guinée soit à la traîne. Et je sais que les prochaines années nous serons envahis par les multinationales qui voudront exploiter les ressources qui existent », a fait savoir Amadou Bah.
L’initiative de l’ONG Action Mines Guinée est bien accueillie par les acteurs concernés. Mohamed Lamine Sidibé, consultant, souligne que cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’agenda international sur le climat. « Je pense que cet atelier est très important dans la mesure où il se situe dans l’agenda international. Si vous suivez l’actualité d’ailleurs, en France, actuellement on parle de finances climatiques. Et la Guinée n’est pas en marge de cet agenda parce que nous avons ratifié l’accord de Paris en 2015.
Cet accord nous institue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre à 1,5 degrés Celsius avant 2030. L’accord de Paris également nous oblige à atténuer les émissions dans notre secteur industriel particulièrement le secteur des mines. Donc ce qui rend fondamental cet atelier, parce que ça nous permet d’avoir cette lecture spécifique sur le processus de décarbonisation de notre secteur industriel et voir également comment tirer davantage de bénéfices de cette question de transition énergétique », a-t-il indiqué.
De son côté, Mamadou Alimou Barry, chef du département planification, suivi-évaluation et statistique a l’Office guinéen des parcs nationaux et réserve des faunes, a fait savoir que cette rencontre est un appui important aux actions que mène son service.
« Je représente un service qui fait partie des acteurs majeurs dans la lutte contre le changement climatique, notamment la création et la gestion des airs protégés qui constituent un outil indispensable dans le cadre de l’atténuation et l’adaptation contre les effets de changement climatique. Donc, c’est pour nous quelque chose de très important de participer à cet atelier et vraiment de permettre à ce que cela soit pris en compte au niveau des décisions stratégiques », a déclaré ce cadre du ministère de l’Environnement et du développement durable.
Mamadou Macka Diallo
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