Un modèle de document cadre d’établissement de l’ETFP (enseignement technique et formation professionnelle) a été validé ce jeudi, 03 août 2023, à Conakry. L’atelier de validation a réuni les directeurs généraux, les inspecteurs régionaux et plusieurs autres cadres du ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Selon le secrétaire général dudit ministère, qui a présidé la cérémonie de lancement des travaux, c’est un document qui fait ressortir les besoins réels des établissements de l’ETFP.
« Ce projet d’établissement, c’est pour pouvoir ressortir les besoins réels de ces établissements en vue de voir ce qui existe et ce qui n’existe pas, et comment combler le déficit qui existe. Quand on prenait fonction, on a trouvé un secteur quasiment où la documentation n’existait pas, il fallait tout reconstruire et faire en sorte que quelque chose de solide soit mis en place de façon très durable. Ayant fait ce diagnostic, on s’est dit, il faut que le projet type d’établissement soit créé », a expliqué Youssouf Boundou Sylla.
Selon lui, « ce projet permet non seulement de procéder à la vraie planification à la base, savoir les mobiliers qui existent, les équipements qui existent, qu’est-ce qui manque, qu’est-ce qui fait réellement que ces écoles soient compétitives à image des écoles internationales. Parce qu’aujourd’hui, nos références ne sont plus en Guinée, il faut que ça soit avec nos collègues de la sous-région ouest-africaine.
Lorsqu’un PTF (partenaire technique et financier) pointe le nez actuellement en Guinée, il veut investir dans le système éducatif, il faudrait ressortir ce document type par le biais duquel il pourra s’inspirer afin de s’insérer soit dans les projets existants, notamment le PRODEG, ou dans l’autre type de projet tel que nous sommes en train de co-construire avec le financement qu’on a obtenu de l’Union européenne. Donc, c’est un document qui doit être essentiel, c’est un document standard qui s’appliquera tant sur les écoles publiques que sur les écoles techniques privées », a fait savoir le secrétaire général du METFPE.
De son côté, le conseiller principal du ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Mamoudou Condé, a évoqué les aspects techniques du projet, en citant quelques dimensions de ce document.
« Ce document s’inscrit dans la planification prônée par le gouvernement de la transition et s’aligne aussi avec la rectification institutionnelle qui voudrait qu’il y ait des programmations et des activités conclues par des évaluations. Donc, nous avons compris à l’enseignement technique sous le leadership de monsieur le ministre, Alpha Bacar Barry que sans planification, nous ne pouvons pas évaluer. Donc, ça va permettre à tous les établissements d’enseignement technique en République de Guinée d’avoir une planification sur trois ans. C’est raison pour laquelle nous avons dit que le projet d’établissement est à l’image du programme de développement local (PDL) dans les collectivités.
C’est notre PDL dans l’enseignement technique et ça va permettre à tous les partenaires de participer à sa conception. Ça ne va pas être élaboré par seulement les équipes du ministère, mais tous les acteurs concernés par l’établissement d’enseignement technique dans une zone vont participer à la production des activités prioritaires pour que chacun se reconnaisse dans le document et puisse contribuer de façon très positive. C’est un document qui est élaboré à l’image des axes principaux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Vous avez la dimension accès, la dimension qualité, la dimension gestion décentralisée et la dimension emploi. Ce qui fait que nos directeurs d’établissements vont avoir des formations spécifiques pour pouvoir piloter ce processus sur leur territoire. Ça veut dire aussi que les métiers même vont évoluer parce qu’il n’est plus directeur qui le veut mais qui le peut. Nous sommes dans ce processus et ça prend toutes les dimensions. Et vous avez des domaines qui sont appelés des domaines transversaux que ce soit la santé, le civisme, l’hygiène, l’assainissement, tout ce qui est sécurité des apprenants et tout ce qui est environnement, tout ce qui est lié aussi au processus de suivi post-formation ».
Présente à la cérémonie d’ouverture de cet atelier, la conseillère en charge du secteur éducatif à la Primature, a souligné l’importance d’avoir des projets d’établissements. « Le fait d’avoir des projets d’établissements permettra non seulement de mieux connaître leur besoin et de mieux mobiliser les ressources permettant ainsi au ministère de savoir vers quel partenaire orienter ces établissements », a indiqué Yayé Mariama Diallo Barry, qui salue le dynamisme des responsables du METFP.
« C’est un ministère très dynamique qui a vraiment fait la transformation du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, en rénovant les écoles, en créant d’autres et en en construisant. Donc, aujourd’hui beaucoup veulent que leurs enfants intègrent l’enseignement technique. Ils ont créé même des passerelles avec le ministère de l’enseignement supérieur. Ce qui permet à ces apprenants de pouvoir aller à l’université un peu plus tard. Je pense que c’est un secteur porteur qui est vraiment un axe prioritaire pour le gouvernement et pour le CNRD », a-t-elle laissé entendre.
L’élaboration de ce document cadre est bien accueillie également par les fondateurs des écoles privées d’enseignement technique. Mamadou Aliou Diari Diallo, le président de leur association, en a profité pour adresser une autre doléance au ministère dirigé par Alpha Bacar Barry.
« Je pense que c’est une très bonne chose, c’est une opportunité à saisir. Parce que ce document, comme je l’ai parcouru, est très intéressant. Il pourrait permettre aux établissements de mieux s’organiser, planifier leurs actions, d’avoir une visibilité plus nette sur les activités par rapport à leur vision et à leur mission sur le terrain. Ça va changer en termes de planification, de mobilisation des ressources, parce que les gens sont planifiés. Ce que nous allons surtout demander au ministère, c’est de prendre en charge nos encadrants, les directeurs des écoles, pour pouvoir les former à mieux utiliser ça.
Parce que c’est un document très technique, c’est un document de management, et tout le monde n’est pas formé dans ce sens-là. Les écoles vont participer à la formation mais nous sollicitons vraiment un accompagnement dans ce sens pour nous permettre de mieux s’approprier du document pour qu’il soit vraiment opérationnel dans toutes nos institutions », a sollicité Mamadou Aliou Diari Diallo, président de l’association des écoles privées en enseignement technique.
Mamadou Macka Diallo
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